Le drapeau du nouveau régime libyen a été hissé hier aux Nations unies à Genève et à New York où son chef Moustapha Abdeljalil s'est entretenu avec les grands de ce monde. Pendant ce temps, Mouammar Kadhafi a brocardé «une mascarade» et restait insaisissable.
Près d'un mois après la chute de Tripoli, Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT) a remercié l'ONU et les Etats ayant soutenu le combat des ex-rebelles et promis que les membres de l'ancien régime recevraient «un procès équitable», lors d'un sommet à New York des pays «amis» de la Libye. Il s'est entretenu en tête-à-tête avec le président américain Barack Obamaen précisant que la «révolution» libyenne avait fait 25 000 morts.
Barack Obama a appelé de son côté à la tenue d'élections «libres et justes» en Libye, sans pour autant donner de date butoir. Il a promis la poursuite des opérations de l'Otan tant que les Libyens seraient «menacés». «Après des décennies d'un règne de fer par un seul homme, cela prendra du temps de construire les institutions nécessaires pour une Libye démocratique», a-t-il déclaré.
De son côté, la présidente de la Confédération Micheline Calmy- Rey a plaidé pour que les fonds gelés dans le cadre des sanctions internationales soient restitués «au peuple libyen».
«Mascarade» pour Kadhafi
Dans un nouveau message sonore diffusé par la télévision Arraï, Moummar Kadhafi a dénoncé le nouveau régime: «Ce qui ce passe en Libye est une mascarade ne tenant que grâce aux bombardements (de l'Otan) qui ne dureront pas éternellement».
Mais l'ancien homme fort de Tripoli a enregistré une nouvelle déconvenue, l'Union africaine ayant décidé de reconnaître officiellement le CNT «comme le représentant du peuple libyen».
Sur le terrain, les combattants pro-CNT sont entrés dans Sebha, fief de la tribu des Kadhadfa, à 750 km au sud de Tripoli, selon Mohamed Wardougou, le représentant de la «Brigade du bouclier du désert» à Benghazi (est). «Le contrôle de toute la région de Sebha est imminent», a-t-il ajouté en soulignant que les forces du CNT devaient encore s'emparer du sud-ouest de la Libye. / ats-afp