La responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique est plus certaine que jamais et la température moyenne de la Terre devrait encore grimper de 0,3 à 4,8°C d'ici 2100, selon le nouveau rapport des experts du climat du Giec adopté vendredi à Stockholm.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) revoit aussi à la hausse l'augmentation du niveau de la mer. Celui-ci devrait passer de 26 à 82 cm d'ici 2100, selon le nouvel état des lieux scientifique sur le changement climatique.
Concernant l'ampleur possible du réchauffement d'ici la fin du siècle, le Giec a retenu quatre scénarios possibles sans se prononcer sur la probabilité de chacun d'entre eux.
Forte incertitude
Le Giec estime ainsi probable que la Terre se réchauffe entre 0,3°C, dans le scénario le plus optimiste, et 4,8°C d'ici la fin du siècle par rapport à la température moyenne de la période 1986-2005. La forte incertitude dépendant évidemment en premier lieu des quantités de gaz à effet de serre qui seront émises dans l'atmosphère dans les prochaines décennies.
"Limiter le changement climatique va nécessiter des réductions substantielles et durables des émissions de gaz à effet de serre", a indiqué dans un communiqué le Suisse Thomas Stocker, vice-président du groupe du Giec.
Les experts du Giec s'attendent également à ce que le réchauffement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus intenses, même si certains aspects ne sont pas encore tout à fait clairs.
"Les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement de la Terre, nous nous attendons à voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins, même s'il va y avoir des exceptions", a précisé Thomas Stocker.
Ecoulement des glaciers dans les océans
Concernant la hausse du niveau de la mer, - l'une des conséquences majeures du réchauffement - le Giec revoit à la hausse ses projections: les scientifiques estiment désormais qu'elle peut monter en moyenne de 26 à 82 cm d'ici 2100 contre 18 à 59 cm dans le rapport 2007.
Les climatologues prennent désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment étudié il y a 6 ans: un écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique.
Le Giec, créé il y a 25 ans sous l'égide pour l'ONU, a pour mission d'établir l'état des lieux du réchauffement pour éclairer les responsables politiques et économiques, mais ne fournit pas de préconisations en tant que telles.