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Le marchand d'armes remis à la police bavaroise

04 août 2009, 04:15

Le marchand d'armes germano-canadien Karlheinz Schreiber, extradé du Canada pour répondre d'accusations de fraude, de corruption et d'évasion fiscale, est arrivé hier matin à Munich. La date de son procès - il encourt jusqu'à 15 ans de prison - demeure inconnue.

Karlheinz Schreiber (75 ans) doit être présenté ce matin à la justice qui décidera notamment de son éventuel maintien en détention, a précisé Reinhard Nemetz, le procureur général d'Augsbourg. L'homme d'affaires se verra également notifier les accusations retenues à son encontre.

Berlin veut le juger pour évasion fiscale, fraude et corruption, pour sa participation présumée au scandale des caisses noires de la CDU allemande dans les années 1990.

La CDU fait figure de grande favorite pour les élections législatives, qui se tiendront dans deux mois. Les analystes pensent que le procès peut avoir des répercussions négatives sur la formation, en épargnant toutefois l'actuelle chancelière Angela Merkel. «La date des élections législatives ne jouera aucun rôle dans la décision de la 9e chambre d'accusation» pour déterminer une date pour le procès, a toutefois précisé Herbert Veh, président du Tribunal de grande instance d'Augsbourg, précisant que Karlheinz Schreiber était en bonne santé physique.

Le scandale avait éclaté après la révélation par Karlheinz Schreiber d'un don d'un million de marks (750 000 francs à l'époque) remis à la CDU en 1991 dans le cadre d'une vente de blindés à l'Arabie Saoudite lors de la guerre du Golfe.

La remise de cet argent sur un parking en Suisse avait déclenché l'ensemble de l'affaire. Karlheinz Schreiber avait également ouvert des comptes à Zurich et disposait d'un domicile à Pontresina (GR).

L'affaire des caisses noires de la CDU avait précipité la chute politique de l'ancien chancelier Helmut Kohl, déjà battu aux élections législatives de 1998, et permis l'ascension de la chancelière actuelle Angela Merkel, qui s'était distancée à l'époque de Helmut Kohl.

A la demande de Berlin, le marchand d'armes avait été arrêté en 1999 à Toronto, mais avait ensuite été remis en liberté. Depuis près de dix ans, Karlheinz Schreiber, qui a la double nationalité allemande et canadienne, a utilisé les nombreuses possibilités de recours offertes par le système judiciaire canadien pour échapper à un procès en Allemagne.

La Suisse avait levé il y a une année l'interdiction signifiée à l'Allemagne d'utiliser des documents bancaires suisses dans le cadre du procès Schreiber. Jusque-là, Berne et la justice allemande s'opposaient sur le droit de les utiliser dans le cadre d'une procédure d'entraide judiciaire.

Dimanche, la Cour d'appel de la province de l'Ontario avait rejeté l'ultime recours de Karlheinz Schreiber, ouvrant la voie à son extradition. /ats

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