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Le Mali entre en guerre contre les séparatistes touaregs

Au lendemain de l'enlèvement d'une trentaine de fonctionnaires maliens par des séparatistes touaregs, le gouvernement leur déclare ouvertement la guerre.

18 mai 2014, 18:06
La tension est montée de manière dramatique ce weekend au Mali, après l'enlèvement d'une trentaine de fonctionnaires.

Le Mali est en état de guerre au lendemain de combats entre soldats maliens et séparatistes touaregs qui ont enlevé une trentaine de fonctionnaires à Kidal, dans le nord du pays, a déclaré dimanche le Premier ministre Moussa Mara. Les heurts ont fait 36 tués, dont au total huit militaires.

Le nouveau chef du gouvernement, désigné le mois dernier, a été rattrapé par l'instabilité à l'occasion de son premier déplacement dans la ville du Nord, où une fusillade a éclaté peu avant son arrivée samedi.

"Le bilan est de huit morts et 25 blessés du côté de l'armée, de 28 morts et 62 blessés du côté des groupes armés" au total, a souligné dimanche le chef du service d'information de l'armée nationale, le colonel Souleymane Maifa, à la radio.

Selon le gouverneur local, une trentaine de fonctionnaires ont été enlevés par les séparatistes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

Critique sur l'ONU

"Prenant en compte cette déclaration de guerre, la République du Mali est dorénavant en guerre", a dit Moussa Mara à Reuters à l'intérieur de la base militaire où il a été contraint de se réfugier.

"Nous allons formuler la réponse appropriée à cette situation", a-t-il ajouté, avant de quitter Kidal pour gagner la ville de Gao.

Moussa Mara a critiqué à la fois la force française Serval et celle des Nations unies (MINUSMA) pour n'avoir pas su prévenir les affrontements de samedi. Il a dénoncé leur "passivité".

"Le moins qu'on pouvait attendre de la MINUSMA et de Serval, c'était de s'assurer que les bureaux du gouverneur ne soient pas attaqués", a-t-il insisté.

Mise en garde lancée par les rebelles

Un porte-parole du MNLA a affirmé dimanche que le mouvement touareg contrôlait Kidal. "Nous avons fait une quarantaine de prisonniers, notamment des officiers de haut rang et des fonctionnaires. Ils sont tous sains et saufs, ils vont bien", a précisé Attaye Ag Mohamed.

Il a précisé que la MINUSMA avait appelé à un cessez-le-feu et que la ville était calme dimanche.

"Kidal est totalement sous notre contrôle, l'armée a regagné sa base. Mais si les soldats nous attaquent, nous riposterons", a poursuivi le porte-parole.

Manifestation

Le gouverneur régional, Adama Kamissoko, a annoncé dimanche matin qu'une trentaine de fonctionnaires maliens avaient été enlevés par les séparatistes qui, a-t-il dit, ont attaqué le siège de son administration. "Nous avons 23 blessés, dont trois dans un état grave qui ont été évacués par hélicoptère", a-t-il ajouté.

Ces affrontements, nouvelle illustration de l'instabilité du Mali seize mois après l'arrivée des forces françaises de l'opération Serval, ont eu lieu peu avant l'arrivée samedi du Premier ministre. La réunion qui était prévue entre Moussa Mara et le gouverneur a dû être annulée.

Selon un porte-parole des séparatistes du MNLA, les combats ont éclaté samedi matin quand l'armée a ouvert le feu sur le casernement du mouvement touareg après des manifestations pro-indépendance dans la ville.

Démenti

Une source militaire malienne a réfuté cette version, affirmant que les tirs avaient débuté lorsque des séparatistes armés du MNLA circulant à bord de deux pick-up ont attaqué un barrage tenu par l'armée devant le bâtiment abritant les services du gouverneur.

Vendredi, plusieurs centaines de jeunes et de femmes avaient manifesté à l'aéroport contre cette visite du Premier ministre.

Dans son discours de politique générale, fin avril, le nouveau chef du gouvernement malien avait affiché son intention de renouer le dialogue avec les groupes armés toujours présents dans le nord du pays.

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