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Pesticides: le glyphosate autorisé pour cinq ans de plus dans l'Union Européenne, les ONG scandalisées

Après des mois de débats et de report du scrutin, une majorité d'Etats membres a voté lundi pour une prolongation de 5 ans du glyphosate, un pesticide fortement controversé. Les ONG qui luttaient pour l'interdire se sont dites scandalisées.

27 nov. 2017, 15:53
/ Màj. le 27 nov. 2017 à 17:25
Le RoundUp est le plus connu herbicide à base de glyphosate, produit par la firme Monsanto.

Les Etats membres de l'UE ont voté lundi en faveur d'une nouvelle autorisation pour cinq ans du glyphosate, a annoncé la Commission européenne. Le glyphosate est un herbicide controversé, dont le caractère cancérogène fait débat depuis des années.

Dix-huit pays ont voté en faveur de la proposition de l'exécutif européen, 9 s'y sont opposés et un pays s'est abstenu. La majorité qualifiée - soit 16 Etats représentants 65% de la population de l'UE - requise a ainsi été atteinte, contrairement à un premier vote début novembre.

L'Allemagne, qui s'était abstenue au tour précédent, a voté en faveur de la proposition, après avoir demandé des modifications au texte en lien avec des restrictions sur l'usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité, selon une source proche du dossier. Ce changement dans la position de l'Allemagne, un poids lourd démographique, a contribué à faire pencher la balance en faveur d'une nouvelle autorisation.

"Le vote d'aujourd'hui montre que quand nous voulons, nous pouvons partager et accepter notre responsabilité collective dans la prise de décision", a réagi le commissaire européen à la Santé Vytenis Andriukaitis, cité dans un communiqué.

La Commission va maintenant adopter une décision avant que l'autorisation actuelle n'expire le 15 décembre. Si le vote en appel de lundi avait aussi enregistré une impasse, c'est l'exécutif européen qui aurait dû trancher.

 

 

ONG scandalisées

L'Union européenne, en autorisant pour cinq ans de plus le glyphosate, a "balayé le principe de précaution et la santé du revers de la main", ont dénoncé lundi Générations Futures, Foodwatch et la Ligue contre le cancer. Les ONG se disent "scandalisées" et appellent le gouvernement français à agir.

"En accordant un sursis supplémentaire à Monsanto, Bayer et compagnie, la Commission européenne balaie le principe de précaution et la santé du revers de la main, de même que la voix des millions de citoyens qui ne veulent plus de l'herbicide le plus controversé de la planète", dénoncent dans un communiqué commun les trois organisations.

 

 

"Tout convergeait vers une interdiction: la pression des citoyens qui réclamaient la sortie du glyphosate, de nombreuses organisations, dont des associations d'anciens agriculteurs malades, des députés français et européens, le scandale des 'Monsanto papers', la polémique autour de l'évaluation scientifique... Cela n'aura pas suffi", regrettent-elles.

"Générations Futures, Foodwatch et la Ligue contre le cancer se félicitent que la France ait maintenu son opposition au renouvellement de cinq ans. Le gouvernement (français) doit maintenant mener le pays vers une sortie du glyphosate, en accompagnant les agriculteurs, comme il s'y est engagé et ce, indépendamment du verdict" européen, disent-elles encore.

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