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Le développement des thérapies et vaccins va être accéléré

Au terme de deux jours de consultation à Genève, quelque 200 experts ont décidé d'accélérer les efforts de mise au point de thérapies et de deux vaccins pour lutter contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Les premiers résultats pour les vaccins seront connus en novembre.

05 sept. 2014, 20:35
La fièvre hémorragique Ebola ne cesse de s'amplifier.

"Nous sommes parvenus à un consensus pour accélérer les recherches sur des traitements expérimentaux", a affirmé à Genève le Dr Marie Paule Kieny, directrice générale adjointe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Elle a précisé que deux thérapies sont les plus prometteuses et pourront être utilisées, à titre expérimental, dès que ces produits seront disponibles, dans les centres de traitement, dont les thérapies à base de sang et le sérum ZMapp, une combinaison de trois anticorps. L'utilisation de cinq à dix molécules a été discutée par les experts.

D'ici quelques mois

"Il n'y a pas encore de quantités suffisantes disponibles. Dès que ce sera le cas, ces produits seront testés avec l'accord des patients dans les pays concernés", a déclaré le Dr Kieny. Une évaluation de leur efficacité ne sera toutefois disponible que "d'ici quelques mois", a-t-elle précisé.

Pour un des deux vaccins candidats, les essais cliniques ont démarré aux Etats-Unis et vont suivre au Royaume-Uni. Des essais vont ensuite être organisés en Afrique.

Les résultats initiaux sont attendus en novembre 2014. S'ils sont positifs, les vaccins seront testés en premier sur le personnel de santé dans les pays touchés par l'Ebola, a indiqué le Dr Kieny.

Appel de Ban Ki-moon

Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé à New York que l'ONU se donne "six à neuf mois" pour stopper la transmission du virus Ebola", qui a déjà fait 2'097 morts en Afrique de l'Ouest, selon le dernier bilan de l'OMS publié vendredi. "Les prochaines semaines seront cruciales", a déclaré M. Ban en appelant à la mobilisation internationale contre l'épidémie.

S'exprimant à l'issue d'une rencontre avec la directrice générale de l'OMS Margaret Chan et le coordinateur de l'ONU pour l'Ebola David Nabarro, M. Ban a reconnu que l'épidémie était "beaucoup plus rapide que la réponse".

Il a appelé les pays membres à "fournir les 600 millions de dollars nécessaires" pour soutenir les pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés (Guinée, Liberia, Sierra Leone).

"Nous avons besoin de contributions en personnel, matériel et financement de la part des gouvernements, du secteur privé, des institutions financières et des ONG", a-t-il affirmé en réclamant "une augmentation massive de l'aide" en personnel médical et équipements en faveur de ces trois pays.

Annonçant la création d'un "centre de crise pour Ebola", il a ajouté: "L'objectif est de stopper la transmission d'Ebola dans les pays touchés dans un délai de six à neuf mois et d'éviter que le virus ne se répande dans le monde".

L'UE débloque 140 millions

La Commission européenne a de son côté décidé vendredi le déblocage de 140 millions d'euros (169 millions de francs) pour venir en aide aux pays touchés en Afrique de l'ouest. Le plus gros de cette enveloppe, soit 97,5 millions d'euros, vise à renforcer l'offre de services publics, notamment de santé, dans les pays concernés.

La "situation se détériore sans cesse" sur le terrain, "nous devons unir nos efforts et fournir suffisamment de moyens de transport aérien et de matériel médical à nos partenaires afin de lutter contre cette menace", a déclaré Kristalina Georgieva, commissaire européenne chargée de l'aide humanitaire.

Experts à Genève

En mars 2014, la Commission européenne s'était engagée à fournir une aide de 11,9 millions d'euros, dont 8 millions d'euros seront finalement intégrés à la nouvelle enveloppe.

L'UE a annoncé cette nouvelle aide alors que 200 experts internationaux sont réunis à Genève par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour livrer leurs recommandations afin de développer en urgence les traitements expérimentaux contre l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui ne cesse de s'amplifier.

Selon le dernier décompte de l'OMS jeudi, le virus a déjà tué 1'841 personnes sur 3'665 cas dans les trois pays ouest-africains les plus atteints (Guinée, Libéria, Sierra Leone).

Il y a urgence, selon la Croix-Rouge

Il y a urgence, a souligné le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge (FICR), Elhadj As Sy, ajoutant que "l'espoir et l'optimisme ne sont plus d'actualité".

Il a affirmé dans un communiqué que les quelque 1'700 volontaires de la Croix-Rouge dans les pays concernés, en première ligne pour trouver les malades, récupérer les corps ou localiser ceux qui ont été en contact avec des malades "ont atteint leur limite et sont littéralement épuisés".

Un médecin américain contaminé, Rick Sacra, 51 ans, qui travaillait pour l'organisation caritative SIM à l'hôpital ELWA de Monrovia, est arrivé vendredi au centre médical du Nebraska où il a été placé en quarantaine. Le Dr Sacra est le troisième Américain à être infecté par Ebola en Afrique de l'Ouest. Deux autres membres du personnel médical avaient été rapatriés le mois dernier et traités avec succès avec un sérum expérimental.

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