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Le contrôle du ciel, enjeu-clé de la révolte libyenne

Alors que l'aviation militaire fidèle au colonel bombarde en permanence les positions de l'opposition, l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye sera bientôt débattue.

09 mars 2011, 12:26

L'insurrection libyenne était visée hier par des raids intensifs, au début de la quatrième semaine de la révolte. A l'extérieur, la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye a recueilli de plus en plus de soutiens y compris dans le monde arabe.

L'opposition libyenne a rejeté toute négociation avec le régime de Mouammar Kadhafi, exigeant que le numéro un libyen quitte le pays tout en promettant dans ce cas de ne pas engager de poursuites pénales contre lui. Des insurgés avaient annoncé un peu plus tôt avoir reçu, et rejeté, une offre de négociation.

A Tripoli, un responsable gouvernemental a formellement démenti toute proposition de négociations de la part du régime.

Plus tard dans la journée, le président du Conseil national créé par l'opposition pour préparer la transition et basé à Benghazi (est), Moustapha Abdeljalil, a affirmé que si le «guide», maître du pays depuis 1969, «accepte de se retirer d'ici trois jours, il ne sera pas poursuivi pour les crimes qu'il a commis contre son peuple».

Après les monarchies arabes du Golfe lundi, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) s'est déclarée hier favorable à une zone d'exclusion aérienne en Libye, pour empêcher les bombardements contre les insurgés, tout en réaffirmant son opposition à une intervention militaire directe. L'OCI est formée de 57 pays comptant plus d'un milliard de musulmans.

La Ligue arabe a prévu une réunion de crise samedi pour évoquer les «mesures à prendre pour protéger le peuple libyen, en particulier l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne».

La France et la Grande-Bretagne préparent un projet de résolution pour le Conseil de sécurité de l'ONU imposant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, qu'ils veulent présenter dès cette semaine. Son adoption semble cependant délicate en raison de la réticence de la Chine et surtout de la Russie.

Sur le terrain, la ville pétrolière de Ras Lanouf, base la plus avancée de l'opposition dans l'Est libyen, à environ 300 km au sud- ouest du siège de l'opposition à Benghazi, était la cible de raids aériens intensifs hier. L'ouest du port pétrolier a été pilonné dans l'après-midi, et trois personnes au moins ont été blessées.

Un peu plus tôt, un immeuble a été endommagé par un raid, le premier à toucher une habitation dans la ville, mais personne n'a fait état de victime dans l'immédiat. En revanche, une personne a été blessée par une attaque aérienne dans la matinée.

L'aviation libyenne vise quotidiennement les positions des insurgés dans l'est du pays, essentiellement sur la ligne de front mais aussi à Brega et Ajdabiya, verrous stratégiques vers Benghazi.

A l'ouest de Tripoli, l'opposition contrôlait mardi Zenten, à 120 km au sud-ouest de la capitale, mais la ville était encerclée par les forces pro-Kadhafi, selon un Français sur place. Il a affirmé que les opposants contrôlaient toutes les villes jusqu'à Nalout, près de la frontière tunisienne.

Un jeune Tunisien de retour de Zenten, a affirmé hier que huit Libyens pro-Kadhafi avaient été tués lundi dans cette ville.

Les Occidentaux, qui affichent désormais ouvertement leur soutien à l'insurrection, doivent se concerter demain et après-demain à Bruxelles au sein de l'OTAN et de l'Union européenne, pour tenter d'aider l'opposition sans enfreindre le droit international ni déstabiliser la région.

Deux représentants du Conseil national de l'opposition se sont rendus hier au Parlement européen à Strasbourg, et doivent rencontrer aujourd'hui le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait avancé le 25 février un bilan de plus de 1000 morts depuis le début de l'insurrection le 15 février.

Valerie Amos, qui dirige le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU à Genève, estime que plus d'un million de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire d'urgence. /ats-afp-reuters

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