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Le conservateur Mariano Rajoy va devoir composer un gouvernement avec Podemos

Une nouvelle Espagne? Certainement car le bipartisme est mort hier avec les résultats positifs de petits partis anti-austérité comme Podemos. Ce qui force le conservateur Mariano Rajoy, le chef du gouvernement à recomposer son exécutif avec ces nouveaux partis.

21 déc. 2015, 07:32
Les supporters de Podemos heureux des 5 200 000 votes obtenus et de ses 69 sièges.

Le Pays-Basque et la Catalogne ont voté massivement pour Podemos, le petit parti anti-austérité et anti-corruption. Les deux grands partis historiques le PP et le PSOE ont reculé grandement à l'occasion de ce scrutin. Si 175 sièges de la chambre basse sont aujourd'hui à gauche, elle donne plus de place aux petits partis comme Podemos ou Ciudadanos. 

Le résultat des urnes montre donc que le système politique bipartisan, en vigueur depuis la fin de la dictature franquiste il y a quarante ans, a vécu, a pour sa part déclaré Pablo Iglesias, le chef de file Podemos, le nouveau parti de la gauche anti-austérité.

"Aujourd'hui est un jour historique pour l'Espagne (...). Nous entamons une nouvelle ère politique dans notre pays", a-t-il ajouté devant ses partisans. "L'Espagne ne sera plus jamais la même".

L'entrée spectaculaire de Podemos à la chambre basse fait basculer l'équilibre des forces vers la gauche. Cinq partis de gauche, le PSOE, Podemos, les anciens communistes d'Izquierda Unida et deux autres formations régionales, obtiendraient ensemble 175 sièges sur les 350 du Congrès des députés, soit un siège de moins que la majorité absolue.

"Ces résultats confirment que l'Espagne est entrée dans une zone de fragmentation politique", commente Antonio Barroso, analyste chez Teneo Intelligence. "La question-clé est de savoir s'il y aura une coalition de partis contre M. Rajoy."

Crise et corruption

Un gouvernement minoritaire PP est techniquement possible mais improbable en raison de la force du vote de gauche. Même chose pour une grande coalition entre le PP et les socialistes, que les deux partis ont vigoureusement exclue lors de la campagne électorale.

Podemos, issu du mouvement des "indignés" né en 2011 contre l'austérité et la corruption, a pris des voix aux socialistes, pendant que le libéral Ciudadanos, dirigé par l'avocat de 36 ans Albert Rivera, a semblé en prendre à la droite classique, mais sans doute aussi au PSOE.

Les deux partis ont émergé à la faveur d'une crise sans précédent, qui a secoué non seulement l'économie mais aussi les institutions, ternies par la corruption touchant l'ensemble de l'establishment: partis traditionnels, grandes entreprises, syndicats, et même une fille de l'ancien roi Juan Carlos. Ils ont tous deux exigé une régénération démocratique.

Le scrutin clôt une année de bouleversements électoraux en Europe du Sud, avec la victoire de la gauche radicale d'Alexis Tsipras en Grèce en janvier, et au Portugal l'arrivée au pouvoir en octobre d'une coalition de partis de gauche.

 

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