Le 4 avril 1968, Martin Luther King est assassiné à Memphis (Tennessee). Figure phare du mouvement en faveur des droits civiques des Noirs américains, le pasteur baptiste de 39 ans devient un martyr de sa cause, une icône consensuelle. Cinquante ans après sa mort, qu’est devenu son fameux «rêve»? Interview de Caroline Rolland-Diamond, professeure d’histoire des Etats-Unis à Paris Nanterre.
Pourquoi, parmi d’autres grandes figures de la lutte contre la ségrégation raciale, celle de Martin Luther King s’est-elle à ce point imposée?
L’histoire a retenu très peu de noms de leaders africains-américains, et parmi eux, presque exclusivement des hommes. On peut citer W.E.B Du Bois, Martin Luther King, Malcolm X, Jesse Jackson, Barack Obama... L’exception féminine pourrait être Rosa Parks, mais elle n’est citée que comme la femme qui a refusé de céder sa place dans un bus, et pas comme la militante engagée pendant des dizaines d’années. Parmi...