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Le certificat de naissance publié fera-t-il taire la rumeur?

Sous la pression, Barack Obama livre la preuve de sa nationalité.

28 avr. 2011, 12:02

Entrant de facto dans le vif de la campagne pour sa réélection en 2012, Barack Obama a cédé hier à la pression médiatico-politique en produisant son certificat de naissance complet.

La controverse, vieille de plus de trois ans, autour de son éligibilité (il faut être né aux Etats-Unis pour postuler à la Maison-Blanche) était devenue un tel cirque ces dernières semaines, notamment à l'initiative du milliardaire Donald Trump, tenté par une candidature en 2012, qu'elle occultait tous les autres sujets.

«Nous n'avons pas le temps pour ce genre de bêtises», a lancé le président à la télévision, espérant mettre fin à cette «distraction. Nous avons des défis sérieux à relever», a-t-il souligné, évoquant le budget et la dette colossale du pays. «Nous ne serons pas capables de le faire si on invente des mensonges (…), si on se laisse distraire par des bateleurs de foire.»

La critique était adressée à la fois aux médias et à Donald Trump. Le magnat de l'immobilier, qui grimpe dans les sondages après avoir repris à son compte la théorie du «complot nativiste» («birther»), était intervenu quelques minutes avant le président à la télévision pour aborder la question.

On l'avait aussi vu la veille, dans un échange surréaliste avec le journaliste de CNN Anderson Cooper, certifier qu'il avait des preuves accablantes contre Barack Obama. «Je suis fier», s'est-il vanté, «d'avoir réussi ce que personne n'avait jamais réussi à faire», en forçant Obama à publier son acte de naissance. Mais le créateur de l'émission «The Celebrity Apprentice» dit encore douter de l'authenticité du document. «Je vais y jeter un coup d'œil, j'espère qu'il est authentique.»

Le certificat de naissance complet que l'Etat de Hawaï a exceptionnellement accepté de délivrer, alors qu'il ne produit habituellement qu'un court extrait des registres (déjà divulgué par la présidence), précise le nom de l'hôpital (Kapiolani à Honolulu) et quelques informations biographiques sur les parents du président (de mère américaine et de père kényan).

Pour les «birthers», l'absence de ce certificat démontrait que Barack Obama était étranger, ce qui rendait son élection en 2008 invalide. La publication du document ne fera probablement pas taire la rumeur, teintée de connotations racistes.

Quarante-cinq pour cent des républicains doutent

Cherchant à s'afficher comme un candidat raisonnable à l'amorce de la campagne, le président a cependant avoué qu'il ne se faisait guère d'illusions sur la survie de cette théorie du complot dans certaines franges de la population. Politiquement habile, la décision de contre-attaquer traduit néanmoins une certaine inquiétude de la Maison-Blanche sur un sujet qui rencontre un extraordinaire écho dans la population: 45% des républicains, selon un récent sondage de CBS et «New York Times», doutent toujours qu'il soit américain.

Les caciques du parti ont toujours refusé de dénoncer haut et fort cette théorie, de peur de s'aliéner les électeurs conservateurs. Même Hillary Clinton, en son temps, avait émis des doutes.

 

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