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Lakhdar Brahimi rencontre l'opposition syrienne

L'émissaire international Lakhdar Brahimi pour la Syrie a rencontré les opposants tolérés par Bachar al-Assad. Ceux-ci ont été catégoriques, ils rejettent toute solution proposant un maintien du régime actuel. Sur le terrain, les violences se poursuivent.

25 déc. 2012, 18:45
L'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi souhaite que toutes les parties en conflit trouvent un accord.

L'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a rencontré mardi des opposants tolérés par le président Bachar al-Assad. Il va rester jusqu'à dimanche à Damas pour tenter de mettre en application un plan international de sortie de crise.

Les opposants rencontrés par le diplomate algérien ne sont reconnus ni par les rebelles armés sur le terrain ni par la Coalition nationale syrienne (CNS), principalement basée à l'étranger, qui regroupe la plus grande partie des adversaires de Bachar al-Assad.

Les principaux groupes de l'opposition - que M. Brahimi a rencontré lundi - ont pour leur part réitéré mardi leur rejet à tout règlement prévoyant un maintien du régime. Ils critiquent la volonté de l'émissaire de négocier une transition politique et son refus d'exiger le départ du président syrien.

"La seule issue est un gouvernement transitoire, disposant de tous les pouvoirs, qui conduira le pays à bon port (...). La solution politique est la seule issue et cela passe par la constitution d'un nouveau régime démocratique à la place du régime actuel", a rétorqué Raja al-Nasser, secrétaire du bureau exécutif du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND).

Ce comité regroupe des partis "nationalistes arabes", kurdes, socialistes et marxistes. Proche de la Russie, il refuse toute intervention militaire étrangère et n'a pas rallié la Coalition de l'opposition.

Vive colère de l'opposition

Des informations publiées par "Le Figaro" ont fait état d'un accord entre Russes et Américains sur la constitution d'un gouvernement de transition ayant tous les pouvoirs et le maintien du président Bachar al-Assad jusqu'au terme de son mandat en 2014, avec l'impossibilité pour lui de se représenter.

Ces "fuites" ont suscité la colère des organisations qui combattent sur le terrain. Les Comités locaux de coordination (LCC), regroupant les militants animant la contestation, ont ainsi affirmé qu'"ils rejettent toute initiative qui forcerait les Syriens à choisir entre un compromis injuste ou la poursuite des crimes par le régime".

Ils insistent sur le fait que Bachar al-"Assad et tous les responsables politiques, militaires et sécuritaires doivent quitter le pouvoir" et refusent toute éventuelle immunité pour les piliers du régime. Les Frères musulmans, une force prépondérante dans l'opposition, vont dans la même sens, évoquant un "complot" contre le pays.

"Nous tenons pour responsables le Conseil de sécurité (de l'ONU) et toutes les organisations internationales pour les crimes contre l'humanité commis par Bachar al-Assad et ses gangs", ajoutent-ils dans un communiqué, rejetant "tous les rapports internationaux présentant la révolution sous les couleurs du confessionnalisme".

Jugeant "inquiétante" la crise en Syrie, M. Brahimi avait espéré lundi que "toutes les parties se prononcent pour une solution à laquelle aspire l'ensemble du peuple syrien".

La nécessité de mettre fin au conflit syrien, qui dure depuis plus de 21 mois et a tué près de 45'000 personnes, a également été mise en avant par le pape Benoît XVI mardi, lors de sa bénédiction de Noël "Urbi et Orbi".

A Manama, les dirigeants des monarchies du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) ont souhaité que la transition politique en Syrie soit accélérée et ont invité la communauté internationale à "agir rapidement pour mettre fin à ces massacres".

Les violences se poursuivent

Sur le terrain, la violence ne connaît aucun répit. Un obus de mortier est tombé sur un immeuble à Roukneddine, dans le nord de Damas, tandis que se déroulaient des combats dans le sud-ouest de la capitale, à Daraya et Mouadamiya al-Cham.

A Alep, l'aviation a aussi effectué un raid contre une école à Tariq al-Bab où se trouvaient des rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui a également fait état de combats dans le centre de cette ville du nord de la Syrie.

Lundi, les violences ont fait 126 morts, selon cette ONG, basée à Londres et proche de l'opposition. Ces chiffres sont toutefois invérifiables de source indépendante, compte tenu des restrictions imposées par le régime au travail des médias.

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