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La Turquie renforce le contrôle de sa justice

Le chef de l'État turc, Abdullah Gül, a promulgué mercredi une loi controversée qui accroît le contrôle de l'État sur la justice.

26 févr. 2014, 15:24
Erdogan a été pour la première fois mis en cause par une conversation téléphonique compromettante.

L'Etat turc a pris la décision de renforcer son contrôle de la justice, sur fond de scandale de corruption éclaboussant le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan.

La loi promulgée, qui avait été adoptée le 15 février par le Parlement à l'issue d'un débat houleux, renforce le pouvoir du gouvernement dans la nomination des juges et des procureurs.

Dans un communiqué publié par ses services, Abdullah Gül explique avoir émis des objections auprès du ministre de la Justice sur 15 points du projet de loi qu'il jugeait anticonstitutionnels, et précise que ses remarques ont été prises en compte dans la loi.

"Après la correction de ces violations évidentes, j'ai trouvé qu'il était approprié de publier la loi et pour la Cour constitutionnelle de se prononcer sur les autres articles de la loi qui font l'objet d'arguments pour et contre", souligne le chef de l'Etat.

Demande d'annulation attendue

Le Parti républicain du peuple (CHP, gauche laïque), le principal parti d'opposition en Turquie, devrait saisir la Cour constitutionnelle pour demander l'annulation de la loi.

Le contrôle du pouvoir judiciaire est au coeur de la lutte à laquelle se livrent Recep Tayyip Erdogan et son ancien allié, l'influent dignitaire musulman Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis.

Le Premier ministre islamiste conservateur soupçonne Fethullah Gülen d'être à l'origine du vaste scandale de corruption qui a éclaté le 17 décembre dernier avec l'arrestation de plusieurs dizaines de personnes, dont des hommes d'affaires proches du gouvernement et les fils de trois ministres.

Conversation téléphonique

A un mois des élections municipales du 30 mars, Recep Tayyip Erdogan a été pour la première fois mis en cause par une conversation téléphonique compromettante, dont l'authenticité reste à confirmer.

La voix qui lui est attribuée demande à celui qui est présenté comme son fils Bilal de faire disparaître de chez lui d'importantes sommes d'argent, le jour même où, à la mi-décembre, était ouverte une enquête pour corruption.Le Premier ministre a dénoncé une "attaque perfide" et "un montage éhonté".

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