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La Tunisie poursuit Ben Ali et changera son gouvernement

L'ancien président tunisien Ben Ali est poursuivi par la justice de son pays. Un remaniement du gouvernement est attendu aujourd'hui, alors que les manifestations se sont poursuivies dans tout le pays.

27 janv. 2011, 16:17

La justice tunisienne a annoncé hier avoir lancé un mandat d'arrêt international contre l'ancien président Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi.

L'ancien président de la Tunisie et son épouse sont poursuivis pour «acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers» et «transferts illicites de devises à l'étranger», a indiqué le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi.

Zine El Abidine Ben Ali a fui son pays le 14 janvier, sous la pression d'une révolte populaire sans précédent. Il a trouvé refuge en Arabie Saoudite. Son épouse, Leïla Trabelsi, dont la famille a fait main basse sur des pans entiers de l'économie tunisienne, l'y a rejoint.

Benhassen Trabelsi, frère de Leïla Trabelsi, lui aussi en fuite, est également visé par cette enquête ainsi que huit autres membres de la famille Trabelsi détenus en Tunisie.

De son côté, Interpol a déclaré que son bureau de Tunis avait émis une alerte mondiale en vue d'obtenir la localisation et l'arrestation de Ben Ali et de six de ses proches.

Le ministre tunisien de la Justice a de plus indiqué que six membres de la garde présidentielle étaient poursuivis dans le cadre d'une enquête distincte visant des exactions contre la population et les forces de sécurité. Parmi eux, figure l'ancien chef de la sécurité du président Ben Ali, le général Ali Sériati.

Homme clé de la sécurité du président déchu, il est considéré comme le commanditaire de la campagne de terreur menée par des miliciens fidèles à l'ancien président dans les jours qui ont immédiatement suivi sa chute.

L'annonce d'un remaniement gouvernemental devrait avoir lieu au plus tard ce matin. Ce gouvernement de transition est très décrié en raison de la mainmise de caciques de l'ancien régime aux postes clés (Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères).

Hier, dans l'attente de cette annonce, l'ambiance était tendue aux abords des bureaux du premier ministre Mohamed Ghannouchi. Dans la matinée, la police a tiré des grenades lacrymogènes contre des manifestants qui voulaient forcer un barrage et jetaient des pierres.

Plusieurs milliers de manifestants sont également descendus dans la rue à à Sfax (270 km au sud de Tunis), la deuxième ville du pays. Ils répondaient à un appel à la grève générale pour la démission du gouvernement. De source syndicale, ces manifestants étaient «au moins 50 000».

En fin de journée, les autorités tunisiennes ont annoncé un allégement du couvre-feu, désormais en vigueur de 22h à 4h du matin, «en raison d'une amélioration de la situation», a indiqué l'agence officielle TAP. Le couvre-feu courait auparavant de 20h à 5h.

Le ministre de la Justice a par ailleurs déclaré que 698 personnes avaient été arrêtées pour leur implication dans les troubles qui ont précédé et suivi la chute de Ben Ali. Durant cette période, 71 détenus sont morts dans le pays, dont 48 dans l'incendie de la prison de Monastir (centre). Le ministre a de nouveau lancé un appel aux détenus qui se sont enfuis depuis le début des troubles. Sur 11 029, 1532 se serait rendus spontanément. /ats-afp-reuters

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