La Corée du Sud a renforcé hier sa défense maritime dans un climat de tensions accrues avec la Corée du Nord. Celle-ci semblait préparer le lancement de missiles à moyenne et longue portée, ignorant les pressions de la communauté internationale, notamment les appels à la retenue après son essai nucléaire du 25 mai, condamné par l'ONU.
«Au moins trois missiles», selon cette source, sont apparemment en cours de préparation sur une base du comté de Anbyon, dans la province nord-coréenne de Kangwon, à environ 100 km au nord-est de Séoul. La Corée du Nord pourrait tirer un missile Rodong, d'une portée de 1300 km, ou un nouveau missile à moyenne portée, d'un rayon d'action de 3000 kilomètres.
Afin de répondre à la menace du Nord, Séoul a déployé son patrouilleur rapide lance-missiles le plus sophistiqué, équipé de missiles mer-mer, à proximité de sa frontière maritime ouest avec la Corée du Nord, a annoncé le ministère sud-coréen de la Défense.
Ce patrouilleur, «comparé aux bâtiments nord-coréens, dispose d'une puissance de feu écrasante», a affirmé un porte-parole de l'armée sud-coréenne, avertissant que la marine du Sud «punira immédiatement» toute force nord-coréenne tentant des actes de provocation dans la zone.
Le déploiement de ce bâtiment intervient sur fond de tensions allant crescendo entre les deux Corées, Pyongyang ayant menacé d'attaquer son voisin du Sud. Des informations font état d'exercices de débarquements menés par le Nord près de la frontière ouest, un site qui a été par deux fois le théâtre de batailles navales meurtrières depuis 1999. Pyongyang veut que la frontière soit tracée plus au sud dans cette zone.
La Corée du Nord, qui a tiré six missiles à courte portée depuis l'essai nucléaire de lundi dernier, semble également se préparer à lancer un missile à longue portée depuis une autre base de lancement, celle de Dongchang-ri (côte nord-ouest du pays), selon des responsables sud-coréens et américains.
Pour certains experts, la récente démonstration de puissance de Pyongyang s'inscrit dans la stratégie du leader nord-coréen Kim Jong-il visant à consolider son autorité, afin de préparer sa succession. Selon les services de renseignement sud-coréens, Kim a désigné son plus jeune fils, Kim Jong-un, âgé de moins de 30 ans, pour lui succéder. «Il a été confirmé par différents canaux que la Corée du Nord a adressé des courriers électroniques à ses légations à l'étranger, leur demandant de promettre fidélité à Kim Jong-un», affirme de son côté le quotidien «Dong-A Ilbo», citant une source informée. Kim Jong-un aurait fréquenté une école internationale près de Berne durant une bonne partie de son adolescence. /ats