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«La situation du pays s'est améliorée»

02 nov. 2011, 10:51

D?put? respect? de l'Assembl?e nationale depuis 2001, Agust?n Jarqu?n est connu pour un franc-parler qui lui a valu d'?tre incarc?r? ? huit reprises. A nouveau candidat aux ?lections pr?sidentielles et l?gislatives du 6 novembre, il distribue ses bons et mauvais points au gouvernement sandiniste sortant. Entretien.

Tous les sondages semblent indiquer que le Front sandiniste de lib?ration nationale (FSLN), et le pr?sident Daniel Ortega, seront r??lus d?s le premier tour. Comment l'expliquer?

Au Nicaragua, la situation s'est am?lior?e. Lors de la prise de pouvoir du FSLN en 2007, la situation financi?re du pays ?tait critique: les accords avec le Fonds Mon?taire International (FMI) rompus, nous faisions face ? une grave crise ?nerg?tique avec un rationnement ?lectrique de 11 heures par jour. Pour r?soudre ce d?ficit, le gouvernement sandiniste a r?habilit? l'ancienne commission de l'Energie. Puis, gr?ce ? la collaboration avec Cuba, le Venezuela et Ta?wan, l'installation rapide de centrales ?lectriques fonctionnant au p?trole a permis de garantir un approvisionnement 24 heures sur 24 jusque dans des zones recul?es. Parall?lement, le gouvernement a relanc? les projets en lien avec les ?nergies renouvelables afin de diminuer sa d?pendance au p?trole.

Ce changement suffit-il ? expliquer l'actuelle popularit? du gouvernement sandiniste?

Il y a grandement contribu?. Mais on pourrait ?galement mettre en avant la gratuit? des soins et de l'?ducation - que les trois gouvernements pr?c?dents, n?olib?raux, avaient privatis?s - ou l'am?lioration des infrastructures de transport terrestre, a?rien et maritime. En sus, l'am?lioration des voies de communication a attir? de gros investisseurs ?trangers ? l'instar de l'entreprise br?silienne Petrobras, qui va investir durant quatre ans plus de 1 milliard de dollars dans le projet hydro?lectrique ?Tumar?n? au sud de la c?te Cara?be.

Vous dirigez l'Union d?mocrate chr?tienne (UDC), qui s'est alli?e en 2000 au Front sandiniste et ? d'autres organisations politiques d?mocratiques nicaraguayennes. Pourquoi ce rapprochement avec le FSLN, un parti auquel vous devez six s?jours en prison?

Il est vrai qu'? l'?poque de la r?volution sandiniste, j'appartenais ? l'opposition. Nous ?tions en guerre, la situation ?tait tendue et mon attitude civique bellig?rante m'avait alors valu d'?tre enferm?. Depuis, les choses ont ?volu?.

Vous pouvez pr?ciser?

Daniel Ortega a reconnu sa d?faite dans les urnes en 1990 et a transmis le pouvoir ? une candidate choisie librement par le peuple, premier jalon d'un processus d?mocratique. Mais le gouvernement a ensuite op?r? un virage tr?s ? droite. Les politiques n?olib?rales ont entra?n? la concentration des richesses dans les secteurs financiers et commerciaux, laissant la majorit? de la population dans la pauvret?. L'analphab?tisme, qui touchait 60% de la population ? la fin de la dictature des Somoza (1934-1979) et qui avait recul? ? 11% durant la r?volution sandiniste (1979-1990), est remont? ? 22% en 2006 apr?s le passage de trois gouvernements pr?tendument ?d?mocratiques?.

Ce qui explique cette convergence de vues?

Comme l'Union d?mocrate chr?tienne, dont je fais partie, se trouvait en d?saccord avec cette tendance, elle a d?cid? de se joindre au front sandiniste, lequel n'?tait plus aussi radical que durant les ann?es 1980. Pour nous, la d?mocratie ne se r?sume pas ? l'exercice des libert?s publiques et au droit ? des ?lections libres: l'acc?s ? un travail digne et ? un toit, la gratuit? de la sant? et de l'?ducation en font ?galement partie.

Des questions restent en suspens: la pol?mique au sujet de la nouvelle candidature Ortega, qui serait contraire ? la Constitution, ou encore l'influence des partis?

Le pacte scell? en 2000 entre le leader des lib?raux (Arnoldo Alem?n) et celui des sandinistes (Daniel Ortega), s'est av?r? n?faste pour le Nicaragua, car certaines institutions phares - Cour de justice, Conseil ?lectoral, Inspecteur des finances de la R?publique - sont tomb?es sous l'influence de ces deux partis majoritaires, entra?nant les probl?mes juridiques que l'on conna?t aujourd'hui.

Le processus ?lectoral en sera-t-il affect??

Le contexte est difficile pour le Conseil supr?me ?lectoral qui fait face ? un d?fi de taille: garantir des ?lections nationales aussi transparentes que possible. J'esp?re que les magistrats saisiront l'importance de leur mission, car le gouvernement ?lu le 6 novembre aura besoin de sa pleine l?gitimit? pour affronter une p?riode des plus critiques, dans un climat de crise ?conomique internationale n'?pargnant pas l'Am?rique centrale.

Traduction C?dric Reichenbach - http://nicaragua-2012.tumblr.com avec le soutien d' Eirene-Suisse - http://www.eirenesuisse.ch/index.php

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