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La révolte se transforme en émeutes sanglantes

10 janv. 2011, 12:30

La révolte sans précédent que connaît la Tunisie depuis la mi-décembre contre le chômage a dégénéré ce wend-end en émeutes sanglantes. Au moins huit personnes ont été tuées par balles selon le gouvernement et au moins 20 selon l'opposition à Thala et Kasserine.

Ces affrontements, qui se poursuivaient hier soir, selon des sources concordantes, ont fait huit tués par balles et neuf blessés dans ces deux localités, selon un dernier bilan officiel du Ministère de l'intérieur.

Des témoignages concordants font état d'au moins quatre morts par balles hier à Kasserine, à 290 km au sud de Tunis, et quatre autres au moins la veille à Thala. Ces sources ont affirmé que le bilan devrait s'alourdir en raison d'un «grand nombre de blessés graves», alors que des syndicalistes parlant sous couvert d'anonymat ont eux fait état hier de 35 tués entre Thala et Kasserine et Regueb, dans la région de Sidi Bouzid. Un dirigeant de l'opposition Ahmed Nejib Chebbi a annoncé lui au moins vingt tués par balles et appelé le président Zine El Abidine Ben Ali à ordonner «un cessez-le-feu immédiat».

Depuis Genève, Anouar Gharbi, coordinateur du Comité de soutien suisse aux manifestants en Tunisie, a indiqué qu'il y avait eu «au moins dix morts», voire davantage, selon des sources syndicales et des familles sur place. La ville de Thala est encerclée par l'armée, a également précisé Anouar Gharbi, qui est aussi président de l'ONG Droit pour tous. Le Comité formé au début des troubles avait organisé une manifestation contre le gouvernement tunisien jeudi à Genève, réunissant une centaine de personnes sur la place du Molard. L'agitation est partie de Sidi Bouzid, après le suicide le 17 décembre d'un vendeur ambulant sans permis qui s'était immolé pour protester contre la saisie de sa marchandise de fruits et légumes. Mohamed Bouazizi, 26 ans, soutien de famille, est devenu le symbole d'une révolte sans précédent contre la précarité sociale et le chômage qui a gagné autres régions, où actes suicidaires, grèves et manifestations se sont multipliés.

Le gouvernement a fait état de «nombreux agents de l'ordre blessés dont deux «dans un état critique», indiquant que les forces de sécurité ont fait usage de leurs armes, après sommation, dans un acte de «légitime défense», lorsque des individus ont voulu forcer le siège de la Délégation de Thala (sous-préfecture) au moyen de bouteilles incendiaires, de pierres et de bâtons. Un responsable gouvernemental sous couvert d'anonymat a lui dénoncé des «bandes de pilleurs infiltrés». /ats-afp

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