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La province rallie Tunis pour renforcer l'opposition

La pression de la rue à Tunis pour exiger la démission du gouvernement de transition ne faiblit pas. Elle a même été renforcée hier par l'arrivée d'un millier de jeunes venus du centre du pays. Toutefois, parmi l'opposition, des voix prônent la reprise économique.

24 janv. 2011, 12:23

«Le peuple vient faire tomber le gouvernement», scandaient dès l'aube, dans le centre encore désert de la capitale, les participants à la «caravane de la libération», partie samedi du centre du pays. Elle a rejoint Tunis hier matin, en dépit du couvre-feu, alternant marche et trajets en véhicules.

Ces manifestants ont été les premiers à faire le siège du palais de la Kasbah où travaille le premier ministre Mohammed Ghannouchi. Ils ont ensuite été rejoints par un flot continu de manifestants de Tunis, environ 3000 selon un policier.

Le troisième et dernier jour du deuil national décrété en mémoire des victimes de la Révolution de jasmin a eu lieu hier. Des portraits des quelque 100 personnes qui y ont trouvé la mort, selon des chiffres de l'ONU, étaient brandis par les protestataires.

«Ils ont volé nos richesses, ils ne voleront pas notre révolution», «on ne va pas vendre le sang des martyrs», proclamaient deux banderoles accrochées aux grilles des fenêtres du bâtiment. Ces inscriptions témoignent de la défiance de la rue à l'égard du nouveau gouvernement, dominé par les caciques de l'ancien régime.

Sur les 24 ministres de l'équipe gouvernementale mise en place le 17 janvier par Mohammed Ghannouchi, huit sont des hommes de l'ancienne équipe. Qui plus est, ils contrôlent des postes-clefs, comme la présidence du Conseil, la Défense, et l'Intérieur.

Très contesté, le gouvernement semble pourtant tabler sur un essoufflement du mouvement dans les jours à venir et s'efforce de remettre le pays sur les rails en relançant notamment l'activité économique. Des voix discordantes se font aussi entendre dans l'ancienne opposition.

Aujourd'hui est une journée test pour jauger l'évolution du rapport de force entre la rue et le gouvernement. Ecoliers, collégiens et une partie des lycéens doivent théoriquement reprendre le chemin des classes, fermées depuis le 10 janvier. Le syndicat des enseignants du primaire a appelé à une «grève générale illimitée» pour exiger un nouveau gouvernement. Le ministre de l'Enseignement supérieur, l'opposant Ahmed Ibrahim, a de son côté appelé les instituteurs à renoncer à cette «grève irresponsable». /ats-afp-reuters

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