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La presse italienne dit "basta" à Silvio Berlusconi

Les ministres membres du parti de Berlusconi ont démissionné en bloc samedi. La presse dominicale italienne se montre critique.

29 sept. 2013, 11:34
La presse dominicale ne trouve plus guère d'excuses à Silvio Berlusconi.

Les grands journaux italiens partageaient dimanche le jugement sans appel d'Enrico Letta sur les agissements de Silvio Berlusconi. Le Premier ministre a qualifié de "geste fou" la démission des ministres membres du parti de Berlusconi, démission qui déclenche une nouvelle grave crise politique.

Cette expression forte est reprise partout. Les éditorialistes ne trouvaient guère d'excuses au Cavaliere, pour cette énième crise qui survient dans un moment délicat pour l'Italie. "Le condamné fait couler l'Italie", titrait le quotidien "Il Fatto Quotidiano", journal de la gauche depuis toujours très critique à l'égard de Silvio Berlusconi.

"Le Cavaliere renverse le jeu", affirmait "La Repubblica", tandis que le "Corriere della Sera" (centre droit) parlait "du coup d'épaule de Berlusconi qui enclenche la crise". "Modérés, où êtes-vous?", s'interrogeait dans un éditorial le grand quotidien milanais. Il estimait que si la crise, qu'il compare à "une course dans le vide", s'approfondissait, les difficultés économiques seraient plus difficiles à affronter et les réformes de fond plus ardues à accomplir.

"Pensez au pays!"

Eugenio Scalfari, fondateur de "La Repubblica", comparait Berlusconi non seulement à "un caïman" - comme dans le film éponyme de Nanni Moretti - mais évoquait aussi le personnage de Mackie Messer, le célèbre bandit charmeur et cynique de l'Opéra de Quatre sous de Bertolt Brecht: "Mackie Messer a un couteau, mais on ne le voit pas".

"La Stampa" (centre droit) et le journal des milieux d'affaires "Il Sole 24 Ore" insistaient dans leurs titres sur "la folie" de la démarche du Cavaliere. Mario Calabresi, directeur de "La Stampa", suppliait la classe politique: "Maintenant, basta, pensez au pays"!

Vote de confiance

Samedi soir, les ministres membres du parti de Silvio Berlusoni ont démissionné du gouvernement Letta. Cette décision, inspirée par leur mentor, a été qualifiée aussitôt de "geste fou et irresponsable" par le Premier ministre.

Obéissant à la consigne du Cavaliere, les cinq ministres du Peuple de la Liberté (PDL) avaient fait savoir qu'ils jugeaient "inacceptable" et "irrecevable" "l'ultimatum" du président du Conseil.

Ce dernier, excédé par la fronde constante des amis de Berlusconi, avait annoncé la veille qu'il demanderait mardi prochain la confiance du parlement, afin de "clarifier" le soutien du centre-droit à son gouvernement.

Depuis des semaines, les amis du Cavaliere font monter la pression afin de tenter d'éviter sa destitution, très probable de son poste de sénateur, après sa condamnation définitive le 1er août à quatre ans de prison (ramenés à un seul en raison d'une amnistie) pour fraude fiscale.

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