Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La perte du pétrole pourrait faire fléchir Kadhafi

01 mars 2011, 09:32

L'opposition libyenne contrôle de vastes territoires du pays, y compris les principaux champs de pétrole, a annoncé lundi l'UE. La contestation se poursuit dans le monde arabe, notamment en Tunisie et à Oman, nouveau domino poussé par le vent de révolte.

Au 14e jour de l'insurrection, le Guide libyen ne contrôle plus que Tripoli et sa région. «Nous avons tout lieu de penser que le gros des champs d'exploitation (de gaz et de pétrole) n'est plus entre les mains de Kadhafi», a déclaré le commissaire européen à l'énergie, Günther Oettinger.

Après l'ONU et les Etats-Unis, l'Union européenne a adopté lundi un embargo sur les armes contre la Libye ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visas d'entrée dans l'espace Schengen contre le colonel Kadhafi et 25 de ses proches. La Suisse examinera si elle se joint à ces sanctions, a indiqué à l'ATS le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Les Etats-Unis ont annoncé avoir bloqué 30 milliards d'actifs libyens et ont envoyé des forces navales et aériennes autour de la Libye.

Tractations à Genève
Réunis à Genève pour le Conseil des droits de l'homme, de nombreux ministres ont également accentué la pression sur Tripoli.  «Il est temps pour Kadhafi de partir sans autre violence ou retard», a lancé la cheffe de la diplomatie américaine Hillary Clinton, plaidant pour «des mesures supplémentaires» visant à le faire plier.

Hillary Clinton a eu des entretiens avec ses homologues européenne,  allemand, italien, britannique et russe à Genève. Parmi les mesures  évoquées figurent l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne afin  d'empêcher des bombardements de la population ou un moratoire complet des paiements à la Libye durant 60 jours.

En revanche, Washington ne prévoit aucune intervention militaire impliquant des navires américains, a dit l'ancienne première dame, même si le  Pentagone a annoncé l'envoi de forces militaires autour de la Libye.

Emissaire de Kadhafi à Benghazi
Sous pression, le régime se dit prêt à discuter avec les rebelles. Le vice-ministre des affaires étrangères Khaled Kaïm a ainsi annoncé lundi que le gouvernement tenterait d'établir un dialogue avec les insurgés avant de recourir à la force.

Al-Jazira a affirmé que le chef des renseignements extérieurs avait été chargé de discuter avec les rebelles basés autour de Benghazi. Sans parler de projet de négociation, un responsable gouvernemental cité par Reuters a de son côté affirmé que Mouammar Kadhafi avait décidé de dépêcher lundi soir à Benghazi un émissaire chargé d'une aide humanitaire. Les rebelles ont toutefois d'ores et déjà exclu tout dialogue.

Affrontements à Oman
Dans le reste du monde arabe, le vent de contestation continuait de se propager. A Oman, de nouveaux affrontements ont éclaté dans la ville de Sohar entre police et manifestants qui dénoncent la corruption du régime. Des protestataires ont bloqué l'entrée du port, le deuxième de ce sultanat du Golfe.

Au Yémen, l'opposition a refusé de former un gouvernement d'union, une offre qui avait été faite par le président Ali Abdallah Saleh. A Bahreïn, un demi-millier de manifestants ont exigé des réformes démocratiques et la démission de tous les membres du Parlement.

En Arabie saoudite, 26 islamistes de renom ont à leur tour réclamé lundi une «réforme radicale», au lendemain d'une pétition d'intellectuels libéraux appelant à l'instauration d'une monarchie constitutionnelle.

Nouvelle démission en Tunisie
A Tunis, les protestataires ont continué à manifester au lendemain du départ du premier ministre Mohammed Ghannouchi. Le ministre de l'industrie Mohamed Afif Chelbi, qui figurait dans le dernier gouvernement du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, a à son tour présenté sa démission.

L'Egypte a pour sa part interdit à l'ex-président Hosni Moubarak et à sa famille proche de quitter le pays durant l'examen de plaintes déposées à leur encontre et a gelé leurs avoirs dans le pays.

Le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a fustigé les nouveaux dirigeants installés au pouvoir selon lui par les Etats-Unis en Tunisie et en Egypte. Il a appelé les musulmans à se soulever contre les «envahisseurs». /ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias