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La mine sous le feu de la justice

28 août 2010, 11:53

La mine chilienne de San José, où l'aide aux 33 mineurs bloqués s'accélère, est désormais sous le feu de la justice. La famille d'un des mineurs a entamé des poursuites et une partie des revenus de la mine a été gelée en vue d'une éventuelle distribution d'indemnités.

L'épouse d'un des mineurs bloqués a déposé plainte contre les dirigeants du groupe chilien San Esteban et contre le Service national de géologie et des mines (Sernageomin). Elle accuse l'organe régulateur de «manquement au devoir» pour avoir rouvert la mine en 2008, malgré la mort d'un employé en 2007 après un accident.

Dans une procédure distincte, un magistrat de Copiapo, une ville proche de la mine, a ordonné le gel de 1,8 million de dollars que devait percevoir San José pour la vente de cuivre à l'Etat chilien.

Il avait été saisi par l'avocat de 26 des familles qui réclament des indemnités pour les mineurs coincés depuis 21 jours après un éboulement, a déclaré l'avocat, Edgardo Reinoso. Le gel a été ordonné par précaution. Le groupe San Esteban s'était déclaré lundi au bord de la faillite à cause de l'accident, et doutait de pouvoir verser les salaires.

Depuis deux jours, les mineurs ont été informés que leur sauvetage sera long, même si les autorités laissent ouverte une «fenêtre encore large» d'incertitude, a déclaré le ministre de la Santé, Jaime Manalich. Ce dernier a par ailleurs indiqué que cinq d'entre eux souffraient de dépression. Le ministre a annoncé l'arrivée de quatre experts de la Nasa. Le gouvernement chilien a sollicité son aide, estimant que les hommes coincés au fond de la mine vivent dans des conditions similaires à celles des astronautes qui restent des mois dans des stations spatiales.

Aux abords de la mine jeudi, l'assemblage d'un excavateur censé percer à partir du week-end un conduit de 700 m de long et 66 cm de diamètre se poursuivait. C'est par ce conduit que les mineurs doivent être extraits un à un, ce qui prendra trois à quatre mois.

Dans la soirée, la télévision chilienne a diffusé les premières images des mineurs. Dans les extraits, on en voit une vingtaine. L'un d'eux torse nu, barbe fournie, fait une «visite guidée» de l'espace où ils sont confinés depuis un éboulement le 5 août.

«Ici nous avons tout bien organisé», explique l'homme, qui ne s'identifie pas, en montrant un coin pharmacie équipé d'alcool, de médicaments, de déodorant, de dentifrice.

Les images ont été filmées à l'aide d'une microcaméra qui leur a été transmise par une des sondes servant à les ravitailler. Un deuxième conduit a été aménagé vers leur cavité. Il permettra de faire passer au moins «trois canalisations d'acier, pour (apporter) de l'eau, ventiler et communiquer» avec les mineurs.

Les secouristes ont aussi perfectionné les «palomas» ou «pigeons voyageurs», le surnom donné aux tubes de métal qui acheminent vivres, médicaments ou messages. Une «paloma» parvient désormais aux mineurs chaque demi-heure.

Pour garder le moral, les mineurs vont recevoir des vidéos de Diego Maradona ou Pelé. Enfin, leur réalimentation progresse, et chacun devrait recevoir 2000 calories quotidiennes d'ici le week-end.

La sécurité dans la mine de San José, une petite unité de 150 employés, a été mise en cause dès après l'accident. Un ancien directeur régional du Sernageomin a estimé que la mine n'aurait «jamais dû rouvrir» après l'accident de 2007, qui avait «modifié radicalement» ses conditions géologiques. /ats-afp-reuters

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