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La Ligue du Nord rappelée à l'ordre

28 juil. 2011, 07:33

L'initiative de la Ligue du Nord, principal allié de Berlusconi au gouvernement, de créer des antennes «ministérielles» à Monza, aux portes de Milan, crée la polémique. Baptisées «sièges opérationnels détachés de représentation», elles concernent quatre ministères, la Réforme et la Simplification administrative, dirigés par La Ligue, l'Economie et le Tourisme, détenus par le PDL de Berlusconi. Des antennes modestes. Dans une aile de la Villa Reale, demeure majestueuse autrefois propriété de l'archiduc d'Autriche-Hongrie, un espace de 160 m2 a été dégagé pour les quatre «ministères», meublé de manière rudimentaire, sans téléphone, ni fax, ni archives, mais avec un crucifix accroché au mur et l'emblème du parti indépendantiste et xénophobe présent partout. A l'inauguration, samedi, ont pris part les leaders de la ligue et un seul ministre du PDL, Michele Brambilla (Tourisme).

En temps ordinaire, l'initiative aurait été remisée dans la panoplie des accessoires du folklore lombard et serait passée inaperçue. Mais en ces semaines de fortes tensions politiques, elle a été accueillie avec préoccupation par le président Giorgio Napolitano.

«Pantalonnade»

Le chef de l'Etat la juge «anticonstitutionnelle» dans une lettre adressée au gouvernement. Il semble craindre qu'elle n'ouvre la voie à une série de décisions analogues et la considère, en cette année de commémoration des 150 ans de l'unité de l'Italie, comme une atteinte à l'intégrité nationale et à la fonction de Rome comme capitale historique de la République. L'opposition a renchéri en moquant la «pantalonnade» de la ligue. Les élus romains ont vivement protesté.

Berlusconi discret

Silvio Berlusconi s'est abstenu de désavouer publiquement la ligue. Pas question de jeter de l'huile sur le feu de leurs discordes. Le 21 juillet, son allié lui avait infligé un camouflet sévère au Parlement en votant l'arrestation d'un député du PDL accusé de corruption.

Hier soir, il a expliqué de vive voix au président Napolitano qu'il avait accueilli sa mise en demeure avec «une grande attention». Il s'était rendu au Quirinal pour donner un successeur au garde des Sceaux, Angelino Alfano, devenu le 1er juillet coordonnateur national du PDL. Pour exercer cette fonction sensible, le choix de Berlusconi s'est porté sur un fidèle, le secrétaire d'Etat Francesco Nitto Palma, ancien magistrat de droite âgé de 61 ans, déjà connu pour ses propositions de loi en faveur de l'immunité des parlementaires et du président du Conseil. Pas sûr que la Ligue l'accepte de gaieté de cœur: son leader Umberto Bossi avait demandé la nomination d'un avocat «qui ne parle pas aux avocats de Berlusconi».

Richard Heuzé - Le Figaro

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