Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La justice allemande désavoue l'humoriste et donne en partie raison au président turc Erdogan

Pour le tribunal d'Hambourg, l'humoriste qui s'en est pris au président turc Erdogan a dépassé les frontières de la satire, pour s'adonner à l'insulte. Conséquence: cet humoriste se voit infliger l'interdiction de répéter ces propos. L'affaire avait fait grand bruit le mois dernier, après que Merkel avait accédé à la demande de son homologue turc de porter le cas devant la justice allemande.

18 mai 2016, 06:57
/ Màj. le 18 mai 2016 à 07:08
Recep Tayyip Erdogan n'aime pas du tout être tourné en dérision.

Le tribunal de grande instance de Hambourg, en Allemagne, a interdit mardi à l'auteur d'un poème satirique insultant Recep Tayyip Erdogan de répéter publiquement de larges passages de ce texte. Le président turc était notamment traité de pédophile et de zoophile. La juridiction, qui avait été saisie par le chef d'Etat turc, a "en partie accédé à la requête" qu'il avait présentée. Sur les 24 lignes du poème, seules six subsistent, dans la version annotée par l'ordonnance rendue par le tribunal.

"Dans le cadre d'une critique à l'encontre du comportement d'un tiers exprimée sous forme de satire, il existe des limites qui se trouvent atteintes lorsqu'il s'agit d'un outrage pur ou d'une insulte formelle qui blessent la dignité de la personne", explique le tribunal. "D'après la chambre (du tribunal), cette limite a été outrepassée dans certains passages du poème", poursuit le communiqué de la juridiction.

 

 

Démonstration par l'absurde

Le 31 mars, l'humoriste Jan Böhmermann, qui commente de manière souvent provocatrice l'actualité dans son émission "Neo Magazin Royale" avait expliqué savoir qu'en prononçant ce poème, il allait au-delà de ce que le droit allemand autorise. Il entendait ainsi démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.

L'affaire a empoisonné les relations entre l'Allemagne et la Turquie, partenaire crucial pour tenter de juguler l'afflux de migrants en Europe. La chancelière Angela Merkel a autorisé, comme le requiert le code pénal allemand dans le cadre du délit d'insulte à un représentant d'un Etat étranger, les poursuites souhaitées par Ankara contre l'humoriste qui devra donc répondre de son poème devant un tribunal.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias