LAURE MARCHAND
Accroché à une colline sur la rive asiatique d'Istanbul, le quartier de Gülsuyu n'a de poétique que son nom. "Eau de rose" n'a jamais été si mal nommé. Le 30 septembre, c'est le sang qui a coulé dans l'une de ses rues grises qui dévalent la pente vers le Bosphore. Il s'est incrusté dans le bitume et a laissé une trace noirâtre.
Hasan Ferit Gedik, 21 ans, a été tué de six balles lors d'un affrontement entre militants d'extrême gauche et un gang mafieux nouvellement implanté. Trafic de drogue, suspicion de complicité policière de la part des habitants et renouvellement immobilier imposé par la municipalité constituent la toile de fond de cet assassinat.
En première ligne contre Erdogan
Le destin du jeune homme résonne à double titre dans l'actualité turque. Hasan Ferit était sur les barricades lors de l'immense contestation du mode de gouvernance du premier ministre au...