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La gauche est majoritaire au Sénat

26 sept. 2011, 11:04

C'est un séisme à sept mois de la présidentielle. Pour la première fois depuis l'après-guerre, le PS et ses alliés ont obtenu hier la majorité absolue au Sénat, jusqu'alors un bastion de la droite et du centre. Une défaite et un avertissement sérieux pour Nicolas Sarkozy et pour le gouvernement.

«Nicolas Sarkozy sera le président de la République de droite qui aura perdu la majorité au Sénat!», s'est réjoui François Hollande, candidat à la primaire socialiste. Hier soir, le PS et ses alliés avaient conquis les 24 sièges qui lui manquaient pour obtenir la majorité absolue au Sénat, avant même que les résultats de la Martinique et de la Guadeloupe ne soient connus. «Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le Sénat va connaître l'alternance», a souligné Jean-Pierre Bel, président du groupe PS au Palais du Luxembourg qui devrait être le candidat de la gauche au Plateau, la présidence du Sénat.

«La poussée de l'opposition est réelle et plus ample que je ne l'avais estimée», a concédé le président sortant du Sénat, l'UMP Gérard Larcher. La gauche a d'ailleurs gagné un siège dans son propre département, les Yvelines. À mots couverts, Gérard Larcher a imputé à Nicolas Sarkozy une part de responsabilité dans l'ampleur de la poussée de la gauche. «Il nous faut expliquer mieux la situation de la France et celle de l'Europe, a déclaré le président du Sénat. Surtout, il nous faut veiller à ce que ces efforts soient justement répartis.» À l'Élysée, on explique au contraire la victoire de la gauche par «ses succès répétés aux élections locales». Le PS et ses alliés ont, en effet, gagné les municipales de 2008. Or, les délégués des conseils municipaux représentent 95% du corps électoral sénatorial. Il reste que la politique du gouvernement à l'égard des collectivités locales a joué son rôle dans le verdict des urnes. La réforme territoriale et la refonte de la carte des communautés d'agglomérations ont suscité un vif mécontentement chez une partie des grands électeurs sans étiquette partisane, qui représentent 40% à 50% du corps électoral. La multiplication des candidats dissidents à droite dans les grands départements a aussi contribué à cette défaite pour la majorité.

La gauche a emporté des succès jusque dans les bastions de droite. En Lozère, Jacques Blanc, ancien président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, a perdu l'unique siège de sénateur du département au profit du PS. Isabelle Balkany, intime du chef de l'État, a été battue dans les Hauts-de-Seine, département dont Nicolas Sarkozy a présidé le conseil général jusqu'à son élection à l'Élysée. Dans le Loir-et-Cher, terre centriste, Maurice Leroy, ministre de la Ville et président du conseil général (Nouveau Centre), a connu une rude défaite alors que sa rivale, Jacqueline Gourault, sénatrice centriste et fidèle de François Bayrou, a été réélue dès le premier tour. La poussée de la gauche n'est pas limitée à l'Hexagone. Le PS a conquis le siège de sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon et un siège des sénateurs des Français de l'étranger au détriment de l'UMP.

«Troisième tour»

Reste le «troisième tour»: l'élection du président du Sénat, qui aura lieu samedi. Si l'on fait confiance à l'arithmétique, le candidat socialiste devrait l'emporter. Mais Gérard Larcher veut croire qu'il peut créer la surprise et conserver la présidence de cette assemblée où les amitiés individuelles et les tractations de couloir jouent leur rôle. François Fillon lui a apporté hier son soutien. «Ce soir, la bataille commence», a déclaré le premier ministre.

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