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La France frappe en Irak, les jihadistes avancent en Syrie

Les chasseurs français ont lancé vendredi leurs premiers raids contre des positions de l'Etat islamique (EI) en Irak. Ils renforcent ainsi les efforts déployés à l'échelle mondiale par les Etats-Unis pour lutter contre la menace grandissante posée par ces jihadistes.

19 sept. 2014, 20:26
Les Rafale français sont entrés en action aujourd'hui en Irak.

Alors que la coalition d'une quarantaine de pays initiée par le président Barack Obama monte en puissance, son chef de la diplomatie John Kerry présidait dans la journée une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU. Son objectif: être "plus précis" dans les attributions de chacun dans la guerre contre l'EI.

La France est le premier pays à se joindre à la campagne aérienne américaine contre ce groupe responsable des pires exactions dans les régions conquises ces derniers mois en Irak et en Syrie.

Des avions Rafale ont mené "une première frappe contre un dépôt logistique de Daech (un des acronymes arabes de l'EI) dans le nord-est de l'Irak", a indiqué la présidence française. "L'objectif a été atteint et entièrement détruit", a-t-elle ajouté.

Satisfaction américaine

Le président François Hollande avait précisé jeudi que son pays n'enverrait pas de troupes au sol et n'interviendrait qu'en Irak. La France se démarque sur ce point des Etats-Unis, dont la stratégie prévoit aussi des raids aériens en Syrie contre l'EI.

La décision de la France de mener des frappes en Irak a été saluée par Washington. L'entente entre les deux alliés contraste fortement avec les fortes tensions créées, il y a une décennie, par l'opposition de Paris à la guerre en Irak lancée par George W. Bush.

L'EI progresse en Syrie

En Syrie, l'EI a pris le contrôle de 60 villages kurdes en 48 heures, dont 40 vendredi, autour d'Aïn al-Arab (Kobané en langue kurde), a affirmé une ONG. De violents combats se poursuivaient avec les combattants kurdes dans le secteur frontalier de la Turquie, selon une ONG.

Face à la progression des jihadistes, quelque 5'000 Kurdes syriens ont pris la fuite pour passer en Turquie, qui leur a ouvert ses portes vendredi. Ankara craint un nouvel afflux alors qu'au total, plus de 1,3 million de Syriens chassés par la guerre civile ont déjà trouvé refuge en territoire turc.

Ankara tente de convaincre Washington de créer une "zone tampon" en territoire syrien pour accueillir les civils déplacés. Le président du Kurdistan autonome irakien, Massoud Barzani, a de son côté demandé à la communauté internationale d'"utiliser tous les moyens" pour protéger la ville d'Aïn al-Arab.

L'EI pourrait se replier sur les zones urbaines

Fort de quelque 35'000 hommes selon les estimations, l'EI a proclamé un califat sur un territoire à cheval sur l'Irak et la Syrie, aussi grand que le Royaume-Uni.

Selon les experts, pour éviter les frappes de la coalition, ses combattants vont se replier sur les zones urbaines, mener des actions de guérilla, et réduire leur mobilité dans les zones désertiques où ils sont facilement repérables.

Les jihadistes mettent aussi en oeuvre leur politique dans les régions conquises. L'EI s'est ainsi doté d'une force de police dans la province irakienne de Ninive (nord-ouest) pour faire appliquer la justice religieuse, rapporte un site Internet proche des islamistes.

Selon des habitants de la province, la tâche principale de cette force semble surtout être d'interpeller des personnes jugées hostiles à la cause de l'EI.

Washington compte sur les rebelles modérés

Ayant exclu de déployer des troupes de combat, les Etats-Unis comptent sur les rebelles syriens modérés pour affronter l'EI sur le terrain. Dans ce but, le Sénat américain a adopté jeudi un plan d'un montant de 500 millions de dollars (469 millions de francs) sur un an pour équiper et entraîner ces rebelles, affaiblis par la double guerre qu'ils mènent contre l'EI et le régime en Syrie.

Ces derniers jours, les combats se concentraient à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale, où les troupes d'élite irakiennes, appuyées par des raids américains, affrontent les jihadistes dans le secteur de Fadhiliya. Outre les combats, les attentats continuent. Ils ont fait 22 morts vendredi à Bagdad et Kirkouk (nord).

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