Philadelphie
MAURIN PICARD
Hillary Clinton est passée près de l’abîme, lundi, en ouverture de la convention nationale démocrate à Philadelphie. Pour avoir inexplicablement sous-estimé l’ampleur du ressentiment à son égard, la candidate à la présidence des Etats-Unis contemplait subitement l’implosion en cours du Parti démocrate, attisée par la colère des supporteurs de Bernie Sanders.
Tandis que des foules compactes manifestaient au dehors du Wells Fargo Center, arène sportive transformée en bunker inexpugnable, et réclamaient «Bernie or Bust (Bernie ou le déluge)», une sourde révolte couvait parmi les 4764 délégués, parmi lesquels 1900 fidèles au sénateur du Vermont: fous de rage à cause des révélations WikiLeaks sur le complot anti-Sanders ourdi par les caciques du parti, par le mépris apparent de la future nominée à leur égard, ils venaient d’exiger et obtenir la démission brutale de Debbie Wasserman Schultz, secrétaire générale du Comité national démocrate (DNC).