Avant 1885, on dénombrait jusqu’à 10 000 bélugas dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Aujourd’hui, il n’en reste que 900 à 1300, selon le Registre public canadien des espèces en péril. Désigné comme espèce «en voie de disparition» en 1983, le mammifère marin est toujours sur le déclin.
Pareille hécatombe s’explique d’abord par la pêche. «Le béluga est un animal emblématique du fleuve qui y a toujours été pêché, tant par les autochtones que par les colons français. Jacques Cartier rapporte en avoir vu dès son arrivée dans les eaux de l’estuaire. Les navigateurs qui terminaient leur traversée de l’Atlantique se délectaient de cette chair fraîche après des semaines de consommation de nourriture salée et séchée», raconte Sabrina Doyon*, professeure titulaire au département d’anthropologie de l’Université Laval, à Québec.
Les débouchés de l’animal sont principalement l’huile de béluga, mais aussi sa peau résistante, son cuir pour chaussures, sacs...