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La coalition vise l'or noir des jihadistes en Syrie

La coalition anti-jihadistes menée par les Etats-Unis a intensifié ses frappes en Syrie et en Irak. Des raids ont notamment touché de modestes raffineries contrôlées par l'Etat islamique (EI), un groupe terroriste que les Etats-Unis ont sous-estimé, a admis Barack Obama.

28 sept. 2014, 19:53
Le président américain Barack Obama a reconnu que ses services avaient surestimé les capacités de l'armée irakienne.

''Washington s'est trompé sur la capacité de l'armée irakienne à faire face aux jihadistes dans le nord de l'Irak'', a déclaré le président américain dans une interview diffusée dimanche par la chaîne CBS. Il a aussi reconnu que les services de renseignements américains ont sous-estimé les capacités de l'EI en Syrie.

Sur le terrain, la coalition a attaqué quatre petites raffineries syriennes sous contrôle de l'EI. Les premières évaluations de ces raids "nous font dire qu'ils ont été réussis", a fait savoir dimanche le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).

La coalition avait déjà visé au moins douze raffineries contrôlées par l'EI ces derniers jours dans l'est de la Syrie. Ces interventions visent à assécher la manne financière que représente l'or noir pour les jihadistes.

Le pétrole est acheminé en contrebande notamment vers la Turquie voisine, selon des experts. Avant ces attaques, les jihadistes gagnaient quelque 3 millions de dollars (2,8 millions de francs) par jour grâce à l'or noir.

Les frappes ont endommagé "un aéroport tenu par l'EI, une garnison et un camp d'entraînement près de Rakka", fief du groupe extrémiste sunnite au centre de la Syrie.

Actes de guerre

Les Etats-Unis et leurs alliés arabes ont étendu leurs frappes aériennes depuis mardi en Syrie. Celles-ci ont notamment causé la mort de Muhsin al-Fadhli, considéré comme le chef du groupe Khorassan, membre de longue date du réseau Al-Qaïda. Ce groupuscule islamiste s'apprêtait, selon Washington, à lancer des "attaques majeures" aux Etats-Unis et en Europe.

Depuis le début des frappes de la coalition, de nombreux militants islamistes ont quitté le Front Al-Nosra, branche locale d'Al-Qaïda, et d'autres groupes pour se rallier à l'EI.

Probablement pour prévenir de nouvelles défections, le Front Al-Nosra a dénoncé les frappes des Etats-Unis et de leurs alliés en Syrie. Il estime qu'elles constituent des actes de guerre contre l'islam. Il a menacé de représailles tous les pays occidentaux et arabes membres de la coalition.

Kurdes de Syrie

Malgré les raids, les jihadistes de l'EI poursuivent leurs attaques contre la ville syrienne d'Aïn al-Arab (Kobané, en kurde), près de la frontière turque. Depuis une semaine, plus de 150'000 civils ont fui le secteur pour chercher refuge en Turquie voisine.

Samedi, la coalition a bombardé des positions de l'EI près de Kobané, une opération saluée par les responsables kurdes sur place. Asya Abdullah, une responsable du Parti de l'Union démocratique (PYD), principale formation politique kurde de Syrie, a déclaré être prête à collaborer avec la coalition pour combattre les jihadistes.

Attaque repoussée en Irak

Dimanche, quelque 400 Kurdes syriens qui s'étaient réfugiés en Turquie ont repassé la frontière pour aller combattre les jihadistes, a rapporté un soldat turc. Mais les autorités d'Ankara interdisent aux Kurdes de Turquie de se rendre à Kobané, a-t-il ajouté.

De l'autre côté de la frontière, les forces irakiennes ont repoussé tôt dimanche une attaque de l'EI contre Amriyat al-Fallouja. Cette localité se trouve à une quarantaine de kilomètres de Bagdad. Les soldats ont bénéficié de l'appui de raids aériens, mais l'armée n'était pas en mesure de confirmer qu'ils avaient été menés par la coalition.

Assemblée de l'ONU

L'avancée de l'EI en Syrie et en Irak, ainsi que ses exactions, domine les débats à l'Assemblée générale annuelle de l'ONU. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, y a fustigé samedi l'interventionnisme militaire américain.

Moscou, qui soutient le président syrien Bachar al-Assad, affirme que les frappes en Syrie ont un caractère illégal tant qu'elles ne sont pas effectuées en coordination avec Damas.

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