New York
MAURIN PICARD
Ce jour-là, il se nommait David Motsamayi. Chauffeur noir d’un directeur de théâtre blanc, se rendant de Durban à Johannesburg à bord d’une Ford V8, avec ses papiers bien en règle. Seulement, ils étaient faux, et David Motsamayi n’était autre que Nelson Mandela, dirigeant de la branche armée du Congrès national africain (ANC), ennemi numéro un du régime d’apartheid sud-africain.
Ce 5 août 1962, le sergent de police qui fait signe au véhicule de s’arrêter, à un barrage routier dressé près de la ville de Howick, à 100 km au nord-ouest de Durban, sait exactement ce qu’il fait. Il dégaine un mandat d’arrêt préétabli au nom de Nelson Mandela. Vingt-sept années de réclusion suivront pour «Madiba», jusqu’à sa libération, en 1990. Elle précipita la fin de l’apartheid et l’avènement de la démocratie pour la jeune nation «arc-en-ciel».
L’énigme, pourtant, demeurait entière: qui avait renseigné la police...