La caricature de Charlie Hebdo montrant un Dieu armé, sous le titre "un an après, l'assassin court toujours", n'est pas appréciée au Vatican. "Utiliser Dieu pour justifier la haine est un blasphème, comme l'a dit le pape François", affirme l'Osservatore Romano.
Charlie Hebdo sort ce mercredi un numéro spécial avec en Une un Dieu barbu, armé d'une kalachnikov et à l'habit ensanglanté. Ce numéro doit être tiré à environ un million d'exemplaires, dont des dizaines de milliers expédiés à l'étranger, et notamment en Suisse.
"L'épisode n'est pas une nouveauté: derrière le drapeau trompeur d'une laïcité sans compromis, l'hebdomadaire oublie encore une fois ce que tant de dirigeants religieux de toutes appartenances ne cessent de répéter pour rejeter la violence au nom de la religion. Utiliser Dieu pour justifier la haine est un véritable blasphème, comme l'a dit à plusieurs reprises le pape François", affirme l'Osservatore Romano dans son édition de mardi.
"Dans le choix de Charlie Hebdo, il y a le triste paradoxe d'un monde de plus en plus attentif au politiquement correct au point de frôler le ridicule, mais qui ne veut ni reconnaître ni respecter la foi en Dieu de tout croyant, quelle que soit sa religion", observe encore le quotidien du Vatican.
L'an dernier, dans l'avion qui le ramenait des Philippines, le pape avait estimé que la liberté religieuse comme la liberté d'expression étaient deux valeurs inaliénables. Mais il avait ajouté que la liberté d'expression ne devait pas être utilisée pour l'offense et l'insulte. Si un ami "dit un gros mot sur ma mère, il doit s'attendre à recevoir un coup de poing", avait argumenté François.