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La capitale Sanaa s'embrase encore

22 sept. 2011, 17:55

De violents combats à l'artillerie lourde ont éclaté hier à Sanaa malgré le cessez-le-feu. La reprise des heurts dimanche a mis en péril les efforts diplomatiques au Yémen, meurtri par huit mois de révolte contre le président Ali Abdallah Saleh.

Trois civils ont été tués par balles lors des accrochages entre partisans et adversaires d'Ali Abdallah Saleh, selon une source médicale. Depuis le regain des violences dimanche à Sanaa, 79 personnes au total ont péri.

Après ces violences, le médiateur du Golfe, Abdellatif Zayani, a lui quitté Sanaa bredouille en disant qu'il reprendrait ses efforts lorsque «les conditions seront favorables» à un règlement du conflit.

Après une nuit calme, des accrochages à la roquette et l'artillerie ont éclaté le matin dans un quartier du centre de Sanaa, où se trouve la résidence du vice-président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, selon des habitants. Les tirs ont rapidement gagné en intensité et des obus se sont abattus sur des immeubles où se cacheraient des snipers. «Personne ne peut sortir pour secourir les victimes à cause de l'intensité des tirs», a déclaré un habitant. Dans le quartier, seuls des militaires et des hommes en armes paradaient dans les rues.

En milieu d'après-midi, des obus se sont abattus sur le nord de la place du Changement, épicentre de la contestation, et sur le siège du commandement des forces du général dissident Ali Mohsen al-Ahmar, rallié à la contestation, selon une source de l'opposition.

Dans la capitale, les habitants se sont terrés chez eux et les commerces et les banques ont baissé leurs rideaux. Des milliers d'automobilistes étaient bloqués sur les routes menant à Sanaa, les accès à la capitale étant fermés.

Avant la reprise des combats, les forces de sécurité et l'armée étaient déployées en masse notamment dans les quartiers «sensibles», avant les obsèques des victimes de la répression prévues dans l'après-midi sur la place du Changement, a indiqué le comité d'organisation de la révolution.

Des dizaines de milliers de personnes ont prié sur une grande avenue de Sanaa pour rendre hommage aux tués des derniers jours, dont les corps étaient enveloppés du drapeau national et couverts de feuillages, alors que des explosions retentissaient plus loin.

La veille, les deux camps s'étaient accusés mutuellement de ne pas respecter la trêve, décrétée mardi à l'appel d'Abd Rabbo Mansour Hadi, qui assure l'intérim du chef de l'Etat soigné depuis plus de trois mois en Arabie saoudite, après avoir été blessé le 3 juin dans une attaque contre son palais à Sanaa. Un respect du cessez-le-feu aurait favorisé les efforts diplomatiques entrepris par l'ONU et le médiateur du Golfe pour une transition du pouvoir au Yémen, agité depuis fin janvier par une contestation populaire d'Ali Abdallah Saleh qui refuse de quitter le pouvoir.

Abd Rabbo Mansour Hadi a, lui, rencontré séparément Abdellatif Zayani et l'émissaire de l'ONU Jamal Benomar. Il a averti que le Yémen est «à la croisée des chemins» et qu'«il n'y a d'autre moyen pour sortir de la crise que le dialogue national». / ats-afp-reuters

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