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L'Union européenne accentue sa pression sur la Birmanie

L'Union européenne (UE) a annoncé hier de nouvelles sanctions contre la Birmanie après la condamnation de l'opposante Aung San Suu Kyi à 18 mois d'assignation à résidence. Elles visent les responsables judiciaires impliqués dans le procès du prix Nobel de la paix. Le Conseil de sécurité a, lui, exprimé sa «grave préoccupation».

14 août 2009, 04:15

Les Vingt-sept précisent que des responsables de l'appareil judiciaire ont été ajoutés à la liste des membres du gouvernement militaire déjà visés par un gel de leurs avoirs et une interdiction de se rendre dans les pays de l'UE. La Suisse a annoncé qu'elle s'alignerait sur ces sanctions.

Le verdict frappant l'icône de l'opposition à la junte militaire birmane, qui a déjà passé 14 ans des 20 dernières années en détention, est tombé mardi à Rangoun. L'UE avait condamné le procès et son verdict «injustifié» et réclamé la libération sans condition d'Aung San Suu Kyi, qui ne pourra pas participer aux élections prévues en 2010 par la junte.

Les Vingt-sept avaient déjà durci leurs sanctions au lendemain de la répression par le régime de manifestations démocratiques pacifiques de septembre 2007 à l'initiative des moines bouddhistes. Les sanctions comprennent l'interdiction de voyager et le gel des avoirs de responsables du gouvernement militaire, de leurs familles et proches collaborateurs. Elles visent aussi nouvellement 1207 sociétés appartenant à ces responsables ou à des personnes ayant des liens avec eux.

Les contacts diplomatiques sont également soumis à des restrictions et l'aide et les programmes de développement n'ayant pas de caractère humanitaire sont suspendus.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a quant à lui approuvé une déclaration édulcorée sur la Birmanie, se contentant d'exprimer sa «grave préoccupation». Les 15 membres du Conseil n'ont pas réussi à s'entendre sur ce projet de texte, certains pays, dont les détenteurs de veto que sont la Chine et la Russie, ainsi que le Vietnam, insistant pour consulter leurs capitales. La déclaration, non contraignante, nécessitait l'unanimité des 15 membres du Conseil.

Le sénateur démocrate américain Jim Webb, un proche du président Barack Obama, doit rencontrer dans ce contexte ce week-end le numéro un birman, le généralissime Than Shwe, pour la première entrevue à haut niveau entre un responsable américain et l'homme fort de la Birmanie, a annoncé hier le cabinet du parlementaire. Than Shwe (76 ans), arrivé au pouvoir en 1992, a été considéré jusqu'ici comme une des «bêtes noires» des Américains qui, à l'instar des Européens, ont imposé des sanctions contre la Birmanie.

Un ressortissant américain de 54 ans, John Yettaw, a été condamné avec Aung San Suu Kyi à sept ans de prison et de travaux forcés pour avoir brièvement séjourné en mai dernier chez la lauréate du prix Nobel de la paix. La santé de John Yettaw est fragile et il a eu plusieurs crises d'épilepsie en détention.

Selon un diplomate occidental en poste à Rangoun, John Yettaw «pourrait faire l'objet d'un certain marchandage». Il a ajouté: «Les (généraux) birmans essaieront de le monnayer d'une façon ou d'une autre, après lui avoir infligé une lourde peine. Il restera un peu en prison et ensuite il sera expulsé, mais les Birmans feront comprendre qu'ils attendent une contrepartie». /ats-afp

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