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L'Ukraine vote pour la présidentielle entre espoir et crainte

Les Ukrainiens ont voté nombreux dimanche pour élire un nouveau président, à l'exception des régions de l'Est. Les autorités provisoires à Kiev espèrent que le scrutin permettra de doter le pays d'un pouvoir à la légitimité incontestable face aux séparatistes de l'est du pays.

25 mai 2014, 18:35
Les frères Klitschko (le leader de l'UDAR Vitali, à gauche, avec sa femme Natalia Egorova et son frère Wladimir) ont voté à Kiev.

A Kiev les électeurs patientaient dans de longues files d'attente pour voter et choisir leur nouveau président, ainsi que leur nouveau maire. Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 (07h00 en Suisse) et devaient fermer douze heures plus tard. Trente-six millions de personnes étaient appelées aux urnes.

Des sondages réalisés à la sortie des bureaux donneront immédiatement une première tendance. Le résultat officiel devrait être annoncé avant que les observateurs de l'OSCE n'émettent un jugement sur le déroulement du scrutin, lundi après-midi.

Le Premier ministre par intérim, Arseni Iatseniouk, a déclaré que cette élection permettrait au pays de sortir d'une «zone grise où sévissent l'anarchie et les forces obscures» et de devenir «un pays où il est plus facile de respirer».

Hypothétique second tour

Après six mois d'une crise politique qui a tourné à la confrontation entre Russes et Occidentaux, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est le grand favori du scrutin. Selon les sondages, il obtiendrait plus de 44% des intentions de vote, devant l'ancienne égérie de la révolution orange de 2004 Ioulia Timochenko.

«La première chose à faire, c'est d'apporter la paix à tous les citoyens ukrainiens. Et les personnes armées doivent quitter les rues des villes et des villages», a déclaré M. Porochenko après avoir voté dans le centre de Kiev.

Le milliardaire s'engage à gérer l'Ukraine comme il gère sa très prospère entreprise de fabrication de chocolat Roshen. Il n'est pas assuré d'être élu au premier tour et devra peut-être patienter jusqu'à un hypothétique second tour le 15 juin.

Ses principaux rivaux, Mme Timochenko et le prorusse Serguiï Tiguipko, rêvent d'un second tour où les cartes seraient rebattues.

Campagne de «terreur»

Dans l'Est séparatiste, les insurgés ont averti qu'ils feraient tout pour empêcher le déroulement du scrutin. Avec succès: l'immense majorité des bureaux de vote sont restés fermés. Selon la Commission centrale électorale, seul un tiers des districts électoraux des régions de Lougansk et de Donetsk fonctionnaient.
Dans le bastion rebelle de Donetsk, aucun bureau de vote n'a ouvert et les rues de la ville étaient désertes. Dans la région le taux de participation a atteint 9,11% à 15h00. Même les soldats ukrainiens envoyés dans l'Est pour tenter de restaurer l'autorité du pouvoir central n'ont pas pu voter.

Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) se sont en grande partie retirés de la région de Donetsk pour des raisons de sécurité. Ils accusent les séparatistes prorusses de mener une campagne de «terreur» contre le personnel électoral ukrainien.

La fin de la campagne a été marquée par la recrudescence des combats sur le «front de l'Est». Dans la région de Donetsk, 26 personnes, en majorité des soldats ukrainiens, ont péri dans des combats entre séparatistes et forces loyales à Kiev.

Dans la région de Slaviansk, un photographe italien et son traducteur russe ont été tués par des tirs d'obus. Il est le premier journaliste à être tué dans l'est de l'Ukraine depuis le début de l'insurrection séparatiste prorusse. Un photographe français a également été blessé.

Provocation en Crimée

La Russie, qui durant cette période a annexé la Crimée, émet des sérieux doutes sur la valeur d'une élection organisée alors que l'est de l'Ukraine est plongé, selon elle, dans une «guerre civile». Mais Vladimir Poutine a adopté un ton conciliant ces derniers jours. Le président russe s'est engagé à «respecter» le choix des Ukrainiens et à collaborer avec leur futur président.

Pourtant le jour même du scrutin, son Premier ministre Dmitri Medvedev s'est rendu en Crimée, où on l'a montré distribuant des passeports russes à des habitants de la péninsule. Kiev a aussitôt dénoncé une «provocation».

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