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L'Otan aura bientôt fini en Libye

06 sept. 2011, 11:29

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a établi hier un bilan plutôt flatteur de l'intervention militaire de l'Alliance atlantique en Libye, qui s'achèvera «bientôt» selon lui.

D'après le Danois, la «mission de protection des populations civiles» que plusieurs pays de l'Otan effectuent depuis cinq mois en Libye, avec la bénédiction du conseil de sécurité des Nations unies au départ, est «proche du but».

Le peuple libyen «a pris son avenir en main» et, à moins que Tripoli réclame lui-même le maintien de leur présence sur place, les Alliés se replieront sur leurs bases dès que seront remplies deux conditions, a-t-il souligné: d'une part, le Conseil national de transition (CNT) formé par les opposants à Mouammar Kadhafi devra au préalable démontrer sa «capacité à assurer la protection des populations civiles de façon efficace» - c'est «la priorité absolue». D'autre part, la menace que continue de représenter la soldatesque du colonel déchu, dont la capture n'est pas jugée essentielle à Bruxelles, devra être «complètement écartée».

Ce sera «bientôt fini», a insisté Anders Fogh Rasmussen, qui s'est dit «convaincu que le CNT saura assurer une bonne transition démocratique en Libye, dans un esprit de réconciliation» nationale.

Le secrétaire général de l'Otan semble à ce point sûr de lui qu'il s'est déjà permis de tirer des enseignements de l'opération «Protecteur unifié», lancée le 31 mars. L'Otan a su faire preuve de «souplesse», en intervenant en un temps record en Libye, «d'ouverture», en associant des pays arabes à son action, et de «force», en démontrant que les Européens et les Canadiens pouvaient se substituer aux Etats-Unis dans la direction d'une opération d'envergure.

Des insuffisances

Bien sûr, a-t-il concédé, l'opération a également permis de constater «qu'il existe un certain nombre d'insuffisances auxquelles il s'agira de remédier d'ici à Chicago», où se déroulera le prochain sommet de l'Otan, en mai 2012.

Le secrétaire général de l'alliance estime que «sans les moyens des Etats-Unis, l'opération en Libye n'aurait pas été possible». Services de renseignement, moyens de transport aérien stratégique, drones, avions ravitailleurs, etc: les Européens (par ailleurs tombés à court de munitions en Libye...) doivent enfin se donner les moyens d'atteindre leurs ambitions, que certains d'entre eux affichent d'autant plus grandes que les Américains réduisent de plus en plus les leurs, dans le domaine militaire.

L'antienne - il s'agit d'assurer un meilleur partage des tâches au sein de l'alliance - est connue depuis longtemps, mais le moment de la chanter est-il vraiment approprié, alors que la crise économique a tendance à engendrer un peu partout une contraction des dépenses allouées à la Défense?

«Dans le contexte économique difficile qu'on connaît, peu de pays pourront financer seuls le développement des capacités dont l'Europe a besoin», a souligné Anders Fogh Rasmusen. «Donc, il convient de dépenser mieux», a-t-il ajouté, en appelant de ses vœux l'émergence effective d'une «défense intelligente», qui passerait, en 2012, par la définition de projets d'armement prioritaires et la désignation de chefs de file parmi les Vingt-Huit pour les mener à bien.

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