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L'offensive israélienne à Gaza met le feu au Forum de Davos

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a laissé éclaté sa colère hier soir lors d'un débat sur Gaza organisé au Forum de Davos. Ne pouvant riposter, faute de temps, au président israélien Shimon Peres, il a quitté la salle peu avant la fin de la discussion.

30 janv. 2009, 04:15

Au cours de ce débat extrêmement tendu, Shimon Peres a défendu la politique de son pays avec une rare véhémence. Dernier orateur qui devait s'exprimer, il s'est lancé dans un long et vif plaidoyer en faveur de l'Etat hébreu, criant par moments dans son micro et tournant son regard vers les autres participants.

Recep Erdogan a voulu réagir alors que le temps imparti était écoulé. L'animateur, le journaliste du «Washington Post» David Ignatius, l'a alors interrompu, et le premier ministre turc a quitté la salle en disant: «Puisque c'est comme ça, je ne viendrai plus à Davos».

L'intervention de Shimon Peres succédait à celles du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, du premier ministre turc et du secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Ban Ki-moon a dit que la crise économique - thème du Forum - semble très éloignée pour les Palestiniens qui habitent à Gaza, compte tenu de la situation qu'ils doivent traverser. Il a demandé dans le même temps que le Hamas cesse de lancer des roquettes. Recep Erdogan a pour sa part fustigé le recours «tout à fait disproportionné à la force» de la part d'Israël et qualifié la situation à Gaza de «prison en plein air» en raison du blocus israélien. Et d'ajouter que «si on veut que la démocratie prenne racine, il faut respecter les personnes qui ont été élues, même si elles ne plaisent pas».

Amr Moussa a critiqué l'«occupation d'une force étrangère à Gaza et en Palestine». «C'est un siège», a-t-il dit. «Avec le blocus en vigueur, qui affame la population, il est logique qu'elle se révolte. C'est une vie bien misérable que celle des Palestiniens en raison de ce blocus», a estimé le secrétaire général de la Ligue arabe.

Dans une ambiance électrique, Shimon Peres a alors haussé le ton, défendant son «pays démocratique confronté à une organisation terroriste illégale».

«La tragédie de Gaza ce n'est pas Israël, c'est le Hamas, qui est le dictateur de cette bande de terre», a lancé Shimon Peres. Il a également affirmé qu'il n'y a jamais eu de famine à Gaza et que les roquettes tirées par le Hamas sur le sud d'Israël traumatisent les habitants. A la suite de cet incident, le premier ministre turc a expliqué, lors d'une conférence de presse commune avec le directeur du Forum de Davos Klaus Schwab, que sa réaction était dirigée contre l'animateur du débat. Normalement, les quatre participants auraient dû s'exprimer cinq minutes dans une première ronde, avant d'enchaîner par un dialogue, a relevé Klaus Schwab. Selon Recep Erdogan, Shimon Peres a parlé durant 25 minutes, contre 8 minutes pour Ban Ki-moon et 12 minutes pour lui-même et Amr Moussa, a-t-il souligné. «De surcroît, il s'est tourné plusieurs fois vers moi dans un esprit qui n'est pas celui des discussions de Davos».

Klaus Schwab a dit pour sa part combien il regrettait cet incident. «Je suis profondément confu, car j'ai un grand respect et une longue amitié pour M. Erdogan», a-t-il déclaré. Il a relevé le rôle important de Recep Erdogan dans la recherche de la paix et l'esprit constructif du Forum de Davos, qui vise aussi à favoriser la paix. Recep Erdogan a également insisté sur son désir de favoriser la paix dans une collaboration internationale en venant à Davos. «J'ai aussi souligné, durant le débat, que je suis un dirigeant politique qui qualifie l'antisémitisme de crime contre l'humanité». /ats

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