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L'Italie face à une équation sans solution

L'impasse restait totale vendredi en Italie après l'échec du chef de la gauche Pier Luigi Bersani de former une coalition capable de gouverner. Le président Giorgio Napolitano a repris ses consultations avec les principaux partis, sans succès.

29 mars 2013, 19:52
Un million d'Italiens se sont déplacés aux urnes pour les primaires de la gauche nationale. Un record européen.

Il n'est pas parvenu à rapprocher les positions des grands partis  politiques pour sortir l'Italie de l'impasse au lendemain de l'échec  des discussions exploratoires menées par la gauche en vue de la  formation d'un gouvernement. Vendredi soir, aucune conclusion n'a  été annoncée.

«Le président s'accorde un moment de réflexion», a expliqué un  porte-parole de la présidence, sans préciser si le chef de l'Etat  s'exprimerait dès samedi ou pas.

«Expérience tragique»

Excluant l'option d'un cabinet d'experts, Silvio Berlusconi a de  nouveau exhorté Pier Luigi Bersani, chef de file de la gauche, à  accepter le principe d'une grande coalition. C'est le seul moyen  selon lui de sortir de la situation héritée des législatives de la  fin février.

«Notre position n'a pas changé, nous l'avons exprimée avec une  clarté absolue au président», a déclaré l'ancien chef du  gouvernement. Le Cavaliere a dénoncé «l'expérience tragique» qu'a  constituée, selon lui, le gouvernement de techniciens de l'ancien  commissaire européen Mario Monti.

Le Parti démocrate de M. Bersani, qui, associé aux écologistes,  est majoritaire à la Chambre des députés mais pas au Sénat, lui a  aussitôt opposé une fin de non recevoir.

«Il est très difficile d'imaginer un gouvernement soutenu par le  PDL (Peuple de la liberté de Berlusconi) et le Parti démocrate. Sur  trop de questions importantes, la politique du PDL est à des années- lumière de celle du Parti démocrate», a déclaré Luigi Zanda,  président du groupe à la Haute Assemblée.

Confiance exclue

Le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de l'humoriste contestataire Beppe  Grillo, grand vainqueur des élections, a quant à lui de nouveau  exclu d'accorder sa confiance à un gouvernement dont il ne tiendrait  pas les rênes, qu'il soit constitué de politiques ou d'experts.

«Nous réaffirmons notre détermination à ne pas accorder la  confiance à un gouvernement politique ou pseudo-technocratique», a  dit Vito Crimi, président du groupe au Sénat, après son entrevue  avec le président.

Gouvernement d'experts écarté

Après l'échec de Pier Luigi Bersani dont il a pris acte jeudi,  Giorgio Napolitano a souhaité consulter à nouveau les représentants  des principaux partis pour évaluer sa marge de manoeuvre. La piste  du gouvernement d'experts aux mains d'une personnalité respectée,  que beaucoup considéraient comme la meilleure solution, semble donc  écartée.

«Nous étions contre le gouvernement Monti et si l'alternative est  un autre gouvernement de ce genre, de nouvelles élections valent  mille fois mieux», a commenté Roberto Maroni, secrétaire fédéral de  la Ligue du Nord, qui est associée au PDL.

Parmi les personnalités susceptibles de former un tel  gouvernement figurent Fabrizio Saccomanni, directeur général de la  Banque d'Italie, le président du Conseil constitutionnel, Franco  Gallo, ou l'ancien président du Conseil Giuliano Amato.

Vers un retour aux urnes?

Le président Napolitano a clairement fait savoir qu'il ne  souhaitaient voir les Italiens retourner aux urnes dans l'immédiat.  Ce scrutin risque de déboucher sur une impasse similaire à celle de  la fin février, compte tenu des effets pervers d'une loi électorale  très critiquée.

Certains souhaitent au contraire reprendre le chemin de  l'isoloir, notamment à droite, où on compte sur l'élan créé par  Silvio Berlusconi dans les dernières semaines de la campagne.

Selon un sondage de l'institut SWG publié vendredi, l'alliance du  Cavaliere devance désormais la gauche dans les intentions de vote.  L'enquête montre toutefois que Matteo Renzi, le jeune maire de  Florence membre du Parti démocrate, est la personnalité préférée des  Italiens, dont 50% sont désormais partisans d'un retour aux urnes.  Ils n'étaient que 40% il y a une semaine.

Les élus italiens de Suisse sceptiques

Interrogés jeudi par l'ats, trois élus italiens en Suisse ne  s'attendaient pas à se réveiller avec un gouvernement de coalition  vendredi matin. Claudio Micheloni et Gianni Farina, du parti  démocrate (gauche), préconisaient la formation d'un gouvernement  «technique», avec des personnalités du monde économiques.

Tout en jugeant «très difficile de faire des prévisions», Simone  Billi, vice-coordinateur pour la Suisse du Peuple de la liberté  (PDL) de Silvio Berlusconi ne souhaite pas de nouvelles élections dans un avenir proche.

 

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