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L'Indonésie justifie les exécutions des 8 trafiquants de drogue

Face aux protestations de la communauté internationale, l'Indonésie a justifié, mercredi, l'exécution de 8 trafiquants de drogue, dont 7 étrangers. Des témoins rapportent qu'ils ont été fusillés sans bandeau sur les yeux et "en chantant des hymnes".

29 avr. 2015, 08:58
Dans ces ambulances, les corps des huit trafiquants de drogue fusillés mardi soir en Indonésie.

L'Indonésie a défendu mercredi l'exécution de huit condamnés à mort dont sept étrangers. Elle a évoqué une "guerre" contre le trafic de drogue sur fond de vives critiques internationales, tandis que des témoins ont rapporté que les détenus étaient morts en chantant.

Je voudrais dire qu'une exécution n'est pas une tâche plaisante, mais nous devons l'accomplir pour sauver la nation du danger des drogues", a déclaré le procureur général indonésien, Muhammad Prasetyo, à des journalistes dans le port de Cilacap, voie d'accès à l'île de Nusakambangan, où se trouve la "prison de la mort".

"Nous menons une guerre contre les horribles crimes liés à la drogue qui menacent la survie de notre nation", a-t-il ajouté. Le président indonésien, Joko Widodo, a de son côté insisté sur "l'application de loi" contre le trafic de drogue passible de la peine capitale en Indonésie, comme dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est.

Deux Australiens, un Brésilien, quatre Africains et un Indonésien ont été fusillés dans la nuit au complexe pénitentiaire de Nusakambangan, "l'Alcatraz indonésien". Une jeune mère de famille philippine a obtenu un sursis au dernier moment , après qu'une personne soupçonnée de l'avoir recrutée pour transporter de la drogue en Indonésie s'est rendue aux autorités aux Philippines.

Condamné à mort lui aussi pour trafic de drogue, le Français Serge Atlaoui, 51 ans, avait été retiré de la liste des exécutions la semaine dernière en raison d'un recours administratif en justice lui permettant d'obtenir un sursis fragile.

Protestations internationales

Pour protester contre l'exécution de ses deux ressortissants, l'Australie a annoncé le rappel de son ambassadeur. Le Brésil a fait part de sa "profonde consternation" après l'exécution de son ressortissant pour lequel les autorités avaient demandé la clémence en indiquant qu'il était schizophrène.

Les huit hommes exécutés ont apparemment tous refusé d'avoir les yeux bandés comme ils en avaient la possibilité et ont chanté des hymnes peu avant d'être fusillés par un peloton d'exécution dans une clairière au milieu de la jungle, selon un pasteur qui était présent.

A l'approche de minuit, des partisans en larmes ont aussi chanté des hymnes et tenu des bougies en l'air au cours d'une veillée à Cilacap.

Bonnes relations souhaitées

Le sursis accordé à la Philippine a été accueilli comme un "miracle" et un cadeau de Dieu aux Philippines, mais le procureur général Prasetyo a d'ores et déjà prévenu qu'il s'agissait seulement d'un "report" pour permettre des investigations.

Il a minimisé la décision de Canberra de rappeler son ambassadeur, estimant qu'il s'agissait d'une "décision temporaire". "Nous ne faisons pas des ennemis de pays d'où venaient les exécutés. Nous luttons contre les crimes liés à la drogue", a-t-il souligné.

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