En ces temps d’inquiétude généralisée face au réchauffement climatique, l’idée de transition énergétique a fait son chemin. Limiter notre production de CO2: tel est le credo affiché par la plupart des gouvernements à l’issue de la COP21 en décembre 2015.
L’humanité saura-t-elle se donner les moyens de cette transition? S’il préfère laisser sa boule de cristal au placard, l’historien Jean-Baptiste Fressoz apporte son éclairage sur deux siècles de politique énergétique globale au service du capital ou du lobby militariste. Co-auteur d’un livre sur l’anthropocène, nouvelle époque géologique dans laquelle nous vivons, où l’être humain – par sa consommation d’énergie – est devenu une force d’ampleur tellurique, il donnera une conférence jeudi prochain à Genève.
Une transition inexistante
Son premier constat: jamais l’humanité n’a connu de réelle «transition énergétique». Bois, charbon, éolien, pétrole, solaire, nucléaire, hydraulique: ces sources n’ont fait que s’additionner les unes aux autres. L’avènement du pétrole n’a nullement...