Georges Malbrunot
Aucun diplomate occidental ne lui parle. Il est le grand absent des négociations de Koweït sur une réconciliation entre factions yéménites. Et pourtant, à 74 ans, l’inoxydable Ali Abdallah Saleh détient probablement la clé pour sortir de la guerre au Yémen.
Les partisans de ce vieil autocrate, qui avait dû quitter le pouvoir en 2012 dans la foulée des printemps arabes, combattent aux côtés des rebelles houthistes depuis plus d’un an. Une coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite et appuyée par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France bombarde leurs positions à travers le pays.
Dans ce conflit oublié, qui a coûté la vie à plus de 6500 Yéménites, Riyad, Paris et Londres ont longtemps préféré accuser les houthistes d’être soutenus par l’Iran plutôt que de dénoncer le retour au premier plan d’un dictateur, incarnation de l’ordre ancien qu’il convient de rejeter. Mais dans l’alliance nouée sur le...