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L'Europe sous la poussée des extrêmes, triomphe du Front national en France

Alors qu'en France, le Front national de Marine Le Pen est arrivé en tête des élections européennes avec 25,4% des votants, la Grèce a vu la gauche radicale, Syriza s'imposer. En Grande-Bretagne, l'Ukip europhobe prend largement la tête. L'Allemagne envoie le plus fort contingent au Parlement européen (96) où les conservateurs (CDU/CSU) d'Angela Merkel sont arrivés en tête avec 35,3% des voix.

26 mai 2014, 07:05
Les élections européennes ont été marquées dimanche par une forte poussée des extrêmes. En témoigne le triomphe du Front national en France, où il a provoqué un séisme politique en devenant le premier parti du pays.

Les élections européennes ont été marquées dimanche par une forte poussée des extrêmes. En témoigne le triomphe du Front national en France, où il a provoqué un séisme politique en devenant le premier parti du pays. En Grèce, la gauche radicale Syriza arrive en tête, alors que le parti néonazi Aube dorée devrait entrer au parlement européen.

En France, le Front national (FN) de Marine Le Pen est arrivé largement en tête avec un score historique de 25,4%, selon des résultats quasi définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur et portant sur 42 millions d'inscrits sur 46. Il décrocherait 23 à 25 sièges sur les 74 accordés à la France.

Le parti d'extrême droite devance largement l'UMP (20,8%), alors que le Parti socialiste subit une nouvelle déroute avec moins de 13,97% des suffrages, ce qui constitue son plus bas niveau historique.

En Grèce, le parti de la gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras arrivait en tête avec 26,7% des voix, selon des projections officielles. Il devance la Nouvelle-Démocratie au pouvoir (droite, 22,8%). A l'autre bout de l'échiquier politique, le parti néonazi Aube dorée obtiendrait 9,3% des voix.

Le parti d'extrême droite autrichien FPÖ progresse lui aussi et arrive en troisième position, avec 20,5% des suffrages, en hausse de près de huit points par rapport à 2009. Les chrétiens-démocrates de l'ÖVP sont en tête (27,3%), devant les sociaux-démocrates (24,2%), selon les résultats définitifs compilés par l'agence de presse APA.

Les europhobes, en tête en Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, l'Ukip europhobe était largement en tête des européennes, devant les trois partis traditionnels après dépouillement dimanche soir des résultats dans 8 des 12 régions, avec un score historique de 29%. A ce stade, l'Ukip comptait 18 sièges, devant les conservateurs 13 (23,9%) et le Labour 13 (23,8)%.

L'Allemagne envoie le plus fort contingent d'élus au Parlement européen (96). Sans surprise, les conservateurs (CDU/CSU) de la chancelière Angela Merkel sont arrivés en tête avec 35,3% des voix, après dépouillement dans toutes les circonscriptions, un score en baisse par rapport à 2009.

Mais le nouveau parti anti-euro AfD, qui plaide pour une dissolution de la monnaie unique européenne, fera son entrée au Parlement avec un score de 7%. Les sociaux-démocrates enregistrent une forte progression, à 27,3%.

En Pologne (51) aussi, un petit parti europhobe, le Congrès de la nouvelle droite (KNP), est sur le point de décrocher ses premiers mandats d'eurodéputés en obtenant 7,2% des voix, selon un sondage de sortie des urnes. Le parti de centre-droit au pouvoir est arrivé en tête avec 32,8% des voix.

Le parti anti-islam PVV a subi un échec aux Pays-Bas, en n'obtenant que 12% des voix contre près de 18% il y a cinq ans. Mais la défiance vis-à-vis de l'Europe pourrait aussi s'exprimer en Italie (73 élus), à travers le mouvement du populiste Beppe Grillo.

Recul des deux grands partis en Espagne

En Italie, le Parti démocrate (PD, centre-gauche) du président du Conseil Matteo Renzi est arrivé en tête, devant le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de l'humoriste contestataire Beppe Grillo, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes. Le PD est crédité de 41,4% des suffrages, contre 22,4% pour le M5S. Forza Italia, le mouvement de Silvio Berlusconi, obtiendrait 15,7%.

Les Portugais ont sanctionné massivement la politique d'austérité du gouvernement. L'opposition socialiste l'emporte avec 31,45% des voix, selon les résultats presque complets. La coalition de centre-droit au pouvoir obtient 27,7%, en baisse de 11,5 points par rapport à 2009.

Les deux grands partis traditionnels espagnols, le Parti populaire (droite, au pouvoir) et le Parti socialiste, ont reculé de manière spectaculaire aux élections européennes, selon les résultats officiels quasi définitifs publiés dimanche soir.

Sur un total de 54 députés européens, le PP remporte 16 sièges contre 24 actuellement. Le PSOE aurait 14 députés contre 23. Les deux partis ont cédé du terrain face aux petites formations, de gauche notamment, comme Podemos, né de la mouvance des indignés, qui entre au Parlement européen avec cinq sièges.

En Roumanie (32 élus), l'alliance de centre-gauche obtiendrait une très large victoire avec 41% des voix. Enfin, le Parti populaire danois, formation anti-immigration, est arrivé en tête, récoltant 23% des voix, selon un sondage de sortie des urnes.

Participation stable

La participation est estimée à 43,09% dans l'ensemble des Vingt-Huit, annonce le parlement européen dimanche soir sur son site internet. Cette mobilisation est sensiblement équivalente à celle des précédentes élections européennes en 2009 (43%).

Au total, les forces anti-européennes décrocheraient 130 sièges. Pas assez pour bloquer la construction européenne, mais suffisamment pour donner de la voix et bousculer les partis traditionnels.

Une autre bataille se profilait déjà pour la présidence de la Commission européenne. Le candidat des conservateurs européens, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a revendiqué dimanche soir la victoire de son camp aux élections européennes.

"Le Parti populaire européen (PPE) est en train de gagner les élections européennes. Et il revendique donc la présidence de la Commission européenne", a écrit M. Juncker sur Twitter. Le PPE rassemble notamment l'UMP en France, la CDU en Allemagne ou le Parti populaire en Espagne. Il devrait obtenir 211 sièges contre 193 au groupe des socialistes européens, selon les projections du parlement européen.

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