Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'Europe aux urnes sous la menace des eurosceptiques

Les Européens votaient dimanche pour des élections dominées par des enjeux nationaux et menacées par la montée des eurosceptiques après des années de crise. Au total, les forces anti-européennes pourraient décrocher une centaine de sièges. Pas assez pour bloquer la construction européenne, mais suffisamment pour bousculer les partis traditionnels.

25 mai 2014, 18:57
Le social-démocrate allemand Martin Schulz et sa femme Inge ont voté à Wuerselen.

Après les Britanniques et les Néerlandais jeudi, les Tchèques et les Irlandais vendredi, les Slovaques, les Lettons et les Maltais samedi, les citoyens des 21 autres pays de l'UE étaient appelés aux urnes dimanche. Pas moins de 751 députés doivent être désignés.

Au total, quelque 400 millions de citoyens ont le pouvoir de décider qui gouvernera l’Europe. Toutefois, les élections européennes peinent traditionnellement à mobiliser. Le taux d'abstention avait été de 57% en 2009 et était annoncé comme record pour cette édition, même si la participation semblait à la hausse dimanche dans plusieurs grands pays, notamment la France, l'Allemagne et le Portugal. Les instituts de sondage estiment qu'elle dépassera à peine les 40%.

Poussée des anti-européens

Mais une poussée des anti-européens est attendue. Si le parti anti-islam PVV a subi un échec aux Pays-Bas, en n'obtenant que 12% des voix contre près de 18% il y a cinq ans, l'Ukip britannique semble en passe de réaliser un score historique, si l'on en juge par ses résultats aux élections locales.

Le FPÖ autrichien est crédité d'environ 20% des voix, le parti d'extrême-droit grec Aube dorée de 8 à 10% et le parti anti-euro allemand AfD de 6,5%, selon les premières estimations diffusées dimanche soir.

Une percée de l'extrême droite est également attendue en France (qui élit 74 députés). Le parti de Marine Le Pen a toutefois accusé dimanche le gouvernement de vouloir «empêcher sa victoire». Il a dénoncé des «dysfonctionnements» pour «truquer par les moyens les plus odieux le vote des Français».

La défiance vis-à-vis de l'Europe, après les années de crise et d'austérité, s'exprime aussi à travers le populiste Beppe Grillo en Italie ou la gauche radicale de Syriza en Grèce. Le parti d'Alexis Tsipras est d'ailleurs arrivé en tête du scrutin avec 26 à 30% des voix, selon les sondages à la sortie des urnes.

Contre les partis traditionnels

L'euroscepticisme ambiant va être «renforcé par le vote contestataire contre les partis de gouvernement», souligne Jean-Dominique Giuliani, le président de la Fondation Robert Schuman.

A Malte, qui élit six eurodéputés, le Parti travailliste au pouvoir a annoncé être arrivé en tête avec 54% des suffrages.

Les trois groupes centraux du prochain Parlement devraient encore peser environ 60% des sièges, soit 10% de moins que le Parlement sortant.

Cela «ne va pas changer la façon dont le Parlement travaille», mais il y aura des conséquences «sur les scènes politiques nationales et la façon dont les dirigeants nationaux agiront au sein de l'UE» estime Jan Techau, directeur de Carnegie Europe.

A chacun sa bataille

«Une grosse pagaille s'annonce», souligne M. Giuliani, parlant de la coalition entre antieuropéens. Pour former un groupe il faut un minimum de 25 députés dans sept pays.

Au-delà de la composition du prochain Parlement, ces élections auront indirectement pour enjeu la désignation du président de la Commission européenne, bras exécutif de l'UE.

Or plus un Parlement est fragmenté plus il est difficile pour le Conseil européen (constitué par les chefs d'Etat et de gouvernement) de trouver une personnalité acceptable par les députés.

Pour l'heure chaque camp a mis en avant un candidat (deux pour les Verts) pour ce poste. Les instituts de sondage prédisent une victoire du Parti populaire européen (PPE, centre droit) avec environ 220 sièges, soit 15 à 20 de plus que les sociaux démocrates du centre gauche. Cela devrait placer son candidat, Jean-Claude Juncker, en bonne position pour remplacer José Manuel Barroso à la présidence de la Commission.

Il s'agit des huitièmes élections pour le Parlement européen depuis 1979. Le résultat du scrutin sera publié à partir de 23h00. Le Parlement diffusera vers 22h00 une première projection basée sur des sondages d'opinion à la sortie des urnes

Votre publicité ici avec IMPACT_medias