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L'équipage mis en cause

29 juil. 2011, 04:15

Les éléments de l'enquête sur le vol Rio-Paris, qui s'était abîmé dans l'océan Atlantique la nuit du 31 mai au 1er juin 2009, vont confirmer aujourd'hui que les difficultés du vol AF 447 ont été provoquées par un givrage des sondes Pitot et par la perte des informations anémométriques dans le cockpit, mais que ce sont avant tout les erreurs successives de l'un des pilotes qui ont entraîné la chute de l'appareil vers l'océan et sa disparition avec 228 personnes à son bord.

La nuit du 31 mai au 1er juin 2009, le commandant de bord quitte le cockpit à 2h01 pour aller se reposer et est remplacé par un copilote, qui prend sa place à gauche. Lorsque les sondes Pitot givrent et que le pilote automatique se déconnecte, à 2h10, la configuration de l'équipage est la suivante. Le commandant de bord est hors du cockpit, ce qui est autorisé au cours d'un vol «renforcé» (avec trois pilotes). Le copilote le moins expérimenté, qui est assis à droite, est «pilote en fonction»: il récupère les commandes de l'appareil. Le second copilote (officier pilote de renfort) assis à gauche est «pilote non en fonction»: sa mission est de gérer les pannes et d'apporter de l'information à son collègue.

Juste après la déconnexion du pilote automatique, le pilote de droite donne un premier ordre à cabrer qui fait monter l'appareil jusqu'à 37 500 pieds. A cette altitude, le risque de décrochage est très important. Le pilote n'aurait jamais dû faire monter l'appareil à cette altitude. Il semble pourtant qu'à cet instant précis, «l'événement Pitot» soit terminé. L'appareil retrouve des vitesses cohérentes et il suffit alors au pilote de maintenir manuellement la trajectoire et l'altitude de l'appareil pour éviter l'accident qui va suivre. Le copilote de gauche perd alors de précieuses secondes à appeler le commandant de bord, qui se repose hors du poste. Il actionne une alarme située au-dessus de sa tête et perd de vue l'affichage des pannes. Il ne voit pas que son collègue maintient un ordre à cabrer, c'est-à-dire continue à tirer le manche, le contraire de ce qu'il faut faire. Cette action fait sortir l'avion de son domaine de vol: il décroche et tombe vers l'océan.

Lorsque le commandant de bord entre dans le cockpit, aucun des deux pilotes ne lui parle de décrochage. Le commandant de bord est donc incapable d'analyser la situation et d'aider ses deux collègues. Quelques secondes avant l'impact, le pilote de gauche reprend les commandes. Mais il est trop tard, il ne peut rien plus rien faire. Fabrice Amedeo - Le Figaro

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