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L'enlèvement de la Bâloise au Mali revendiqué en vidéo

La Bâloise enlevée début janvier au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique admet des "activités d'évangélisation". La missionnaire le fait au travers d'une vidéo, dans laquelle elle apparaît voilée.

27 janv. 2016, 06:52
La missionnaire suisse avait été enlevée en janvier à Tombouctou, au Mali.

Al-Qaïda au Maghreb islamique affirme dans une vidéo avoir enlevé une Suissesse à Tombouctou au début janvier, rapporte mardi l'organisation de surveillance SITE. La missionnaire bâloise était retournée au Mali bien qu'elle y ait déjà été victime d'un rapt en 2012. Dans cette vidéo de huit minutes, qui n'a pas pu être authentifiée de manière indépendante, la Suissesse apparaît voilée et déclare que l'enregistrement a été réalisé le 19 janvier. D'après l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar, qui a reçu la vidéo, la Bâloise y décrit son rapt à Tombouctou et y reconnaît ses activités "d'évangélisation". "Nous Al-Qaïda au Maghreb islamique, la région du Sahara, proclamons notre responsabilité dans l'enlèvement de cette mécréante évangélisatrice qui, par son travail, a réussi à faire sortir de l'islam nombres de fils de musulmans", y déclare encore un combattant en anglais.

En contrepartie de sa libération, AQMI exige "la remise en liberté d'un certain nombre de ses combattants en prison au Mali et l'un de ses dirigeants, Abou Tourab, détenu à la CPI" (Cour pénale internationale). Abou Tourab est le nom de guerre d'Ahmad Al Faqi Al Mahdi, qui était un des chefs du groupe djihadiste malien Ansar Dine, lié à AQMI. Accusé de destructions d'édifices religieux et de monuments historiques à Tombouctou en 2012, il est le premier djihadiste devant la CPI et le premier suspect arrêté dans l'enquête de la cour sur le Mali. Il a comparu pour la première fois en septembre à La Haye, où il est détenu.

Foi chrétienne

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) avait indiqué le 8 janvier avoir mis sur pied une "task force", qui travaille de concert dans ce dossier avec l'Office fédéral de la police (fedpol). La Bâloise, une quadragénaire qui revendique sa foi chrétienne, avait été kidnappée le même jour vers 04h30 à son domicile, selon une source sécuritaire malienne. "Ses ravisseurs ont tapé (à sa porte, ndlr); elle a ouvert et ils sont partis avec elle", avait précisé une source de sécurité malienne.

Très impliquée dans les actions sociales, la Bâloise vivait à Tombouctou, où elle avait déjà été enlevée en avril 2012 par des djihadistes. Elle avait été libérée par Ansar Dine, qui contrôlait alors la ville, une dizaine de jours plus tard grâce à une médiation du Burkina Faso. Elle est retournée s'y installer en janvier 2013, lorsque les djihadistes en ont été chassés et dispersés à la faveur d'une intervention militaire internationale déclenchée à l'initiative de la France.

Promesse pas tenue

Des sources locales avaient alors affirmé qu'une rançon avait été versée, mais un médiateur burkinabé et un responsable du groupe Ansar Dine l'avaient démenti. "Les moudjahidine l'ont détenue en 2012, avant de la remettre en liberté quelques jours plus tard après qu'elle s'est engagée à ne plus revenir à cette pratique condamnable en terre d'islam", une promesse qu'elle n'a pas respectée. "Son sort était alors de retomber aux mains des moudjahidine", est-il encore écrit dans la légende de la photographie diffusée mardi par Al-Akhbar.

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