Le bureau est vaste, clair, juste encombré de piles de documents soigneusement rangées. Les fenêtres donnent sur une pelouse tondue et une colonnade de briques. Le silence n’est rompu que par le glissement des pas de prêtres. Une sorte d’étrange îlot dans ce Kinshasa en ébullition permanente. Le léger son ne brise pas la voix nette et lente de Mgr Fridolin Ambongo, l’archevêque de Kinshasa. «Toute personne qui essaiera de voler ou de tricher nous trouvera sur son chemin. C’est le devoir de l’Eglise.» Les mots planent, accompagnés par un sourire du prélat. Alors que la République démocratique du Congo (RDC) s’apprête à voter dimanche, ils prennent tout leur sens.
Partout ailleurs que dans ce Congo qui ne fait rien comme les autres, une telle déclaration d’un ecclésiastique aurait créé l’émoi. Ici, elle passe comme une simple homélie dominicale, tant l’Eglise congolaise se fond dans la vie politique des...