Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'armée ukrainienne lance l'assaut contre les pro-russes à Slaviansk

Alors que les pro-russes continuent de gagner du terrain dans l'est de l'Ukraine, l'armée a lancé l'assaut pour reprendre le contrôle de la ville de Slaviansk. La Russie en appelle à l'ONU.

02 mai 2014, 20:00
La ville de Slaviansk échappe depuis plus de deux semaines au contrôle des autorités de Kiev.

L'Ukraine a lancé vendredi une opération militaire sur le bastion séparatiste pro-russe de Slaviansk, perdant au moins deux soldats et s'attirant une réponse menaçante de la Russie, qui a dénoncé "une guerre contre le peuple" ukrainien et en a appelé à l'ONU. Le Conseil de sécurité devait se réunir à partir de midi locale (17h00 en Suisse) en séance formelle.

Lancée aux petites heures de la matinée (02h30 en Suisse) à Slaviansk et Kramatorsk, l'opération s'est dans la journée figée en un face-à-face. "Les criminels ont essuyé de lourdes pertes : beaucoup de morts et de blessés, de nombreux prisonniers. Malheureusement, nous avons des informations sur deux morts et sept blessés parmi nos soldats", a déclaré le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov.

Selon le ministère de l'Intérieur, l'armée a pris le contrôle de neuf barrages qui étaient auparavant aux mains des rebelles. Dans les villages autour de Slaviansk, les militaires ukrainiens ont parfois été accueillis avec hostilité par la population locale qui leur a crié de "rentrer chez eux" et a tenté de bloquer les routes à leurs blindés.

Les autorités ukrainiennes exigent des "terroristes" pro-russes qu'ils "libèrent les otages, déposent leurs armes et quittent les bâtiments", a déclaré le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov.

Mouvement pro-russe téléguidé

La Russie, que Kiev et l'Occident accusent de téléguider le mouvement pro-russe, a vivement réagi à l'annonce de l'opération militaire, qu'elle a qualifiée de "raid de représailles" et de "coup de grâce à l'accord de Genève" péniblement conclu à la mi-avril entre Moscou, Kiev et les Occidentaux.

"Le recours à la force dans le Sud-Est de l'Ukraine est un signe d'impuissance criminelle de la part des autorités de facto de Kiev", s'est indigné le Premier ministre russe Dmitri Medvedev sur sa page Facebook. "Les autorités (...) doivent revenir à la raison et mettre fin au meurtre de leurs propres citoyens. Sinon, le pays pourra connaître un bien triste destin", a-t-il ajouté.

Grace escalade

La Russie a réclamé une réunion du Conseil de sécurité, qui devait se tenir à partir de midi heure locale (17h00 en Suisse), a annoncé l'ONU. Elle a motivé sa demande par "la grave escalade de la violence dans l'est de l'Ukraine", selon ses diplomates.

La Russie a parallèlement accru sa pression sur Kiev en signalant au cours d'une réunion à Varsovie qu'elle pourrait réduire ses livraisons de gaz à l'Ukraine faute de prépaiement d'ici à la fin mai.

Barack Obama a pour sa part appelé la Russie à contribuer à la libération des observateurs de pays membres de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) détenus à Slaviansk, dans l'est de l'Ukraine, par des séparatistes pro-russes.

Les négociations pour obtenir la libération des 11 hommes (sept étrangers et quatre Ukrainiens) se trouvent dans "une phase très sensible", a averti vendredi à Berne le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

Il a été convenu d'organiser et de coordonner divers contacts au plus haut niveau, a pour sa part déclaré devant les médias Didier Burkhalter, président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Pas sortir dans les rues

A Slaviansk même, la population, qui s'est réveillée au son du canon et du tocsin, a entrepris de se préparer, érigeant des barricades de fortune dans les rues.

Le maire autoproclamé de Slaviansk, le chef rebelle Viatcheslav Ponomarev, a demandé dans un message vidéo aux "femmes, enfants et retraités de ne pas sortir de chez eux" et à "tous les hommes armés d'aider" les insurgés.

Trois équipes de journalistes occidentaux (les chaînes de télévision CBS et Sky News et le site Buzzfeed) ont de leur côté indiqué avoir été retenus pendant plusieurs heures à Slaviansk par des rebelles aux nerfs à fleur de peau, qui en ont malmené certains avant de les relâcher.

Les troubles ont aussi pris vendredi une ampleur inédite jusqu'ici dans la ville portuaire d'Odessa, où une manifestation en faveur de l'unité de l'Ukraine a été violemment attaquée par des militants pro-russes, se soldant par au moins trois morts et une quinzaine de blessés.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias