En plein cœur de Buenos Aires, sur la très chic avenue Libertador, s’élèvent les bâtiments de l’Esma, l’Ecole de mécanique de la marine argentine, l’un des principaux centres de la répression orchestrée par la dernière dictature argentine, entre 1976 et 1983. «Ici s’est produit un crime contre l’humanité. Ici, près de 5000 personnes ont été détenues clandestinement, torturées, avant d’être jetées vivantes à la mer ou dans des tombes anonymes», annonce une pancarte dès l’entrée de cet immense parc, aujourd’hui transformé en espace pour la mémoire. D’autres affiches sautent aux yeux, plus liées à l’actualité: elles dénoncent la politique du nouveau gouvernement et, notamment, l’accueil de Barack Obama, hier et aujourd’hui.
Coïncidence, le président américain a décidé de venir soutenir le virage au centre opéré par le libéral Mauricio Macri, dans une région dominée par la gauche depuis dix ans, juste quand le pays commémore le coup d’Etat militaire, survenu...