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L'angoisse d'un nouveau Tchernobyl

Les autorités japonaises s'employaient à éviter la fusion du cœur de trois réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima Daiichi, endommagée par le séisme de vendredi. Ce tremblement de terre, ainsi que le tsunami qui l'a suivi, ont fait plus de 10 000 morts dans le Nord.

14 mars 2011, 08:54

Le premier ministre Naoto Kan, l'air sombre, a estimé que ce séisme et ses conséquences - tsunami, accident nucléaire - représentaient la crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale pour l'archipel, mais il a souligné que cet accident n'était en rien un nouveau Tchernobyl. Alors que le premier ministre japonais s'exprimait, le personnel de la centrale de Fukushima, à 240 km au nord de Tokyo, s'activait pour empêcher une fonte des cartouches de combustible des réacteurs no2 et no3. De l'eau de mer devait être injectée dans le réacteur no2, comme cela est en cours dans le no3, afin d'éviter toute fusion suite à la panne des systèmes de refroidissement.

Des experts américains redoutent, en revanche, que cet accident nucléaire affecte la relance de cette filière énergétique dans plusieurs pays. «La situation est devenue tellement critique qu'ils n'ont, semble-t-il, plus la capacité de faire venir de l'eau douce pour refroidir le réacteur et le stabiliser et maintenant, en désespoir de cause, ils doivent recourir à l'eau de mer», a estimé Robert Alvarez, spécialiste du désarmement nucléaire à l'Institute for Policy Studies de Washington.

Cette panne totale «est considérée comme extrêmement improbable mais est un sujet de grande inquiétude depuis des décennies», explique Ken Bergeron, un physicien qui travaille sur les simulations d'accidents de réacteur. «Nous sommes en territoire inconnu», a-t-il ajouté.

«La structure de confinement dans cette centrale est certainement plus solide qu'à Tchernobyl mais bien moins qu'à Three Mile Island, donc seul l'avenir le dira», a-t-il déclaré, faisant allusion aux deux plus graves accidents nucléaires, ceux 1986 Tchernobyl (Ukraine) en 1986 et de Three Mile Island (Pennsylvanie, Etats-Unis) en 1979.

Le gouvernement japonais n'exclut pas qu'une explosion intervienne au réacteur no3 mais juge peu probable que cela touche le caisson renfermant le cœur du réacteur. Il n'exclut pas non plus que le cœur du réacteur no1, dont un toit s'est effondré samedi après une explosion, soit déjà en train de fondre.

Des centaines de milliers de personnes ont été évacuées des zones sinistrées, dont plus de 200 000 dans un rayon de 20 km autour de la centrale de Daiichi, à 250 km de Tokyo et de ses 35 millions d'habitants. Les autorités ont passé au scanner des milliers de personnes afin de révéler si elles avaient été contaminées ou non. A ce stade, il a été confirmé que 22 personnes avaient été irradiées.

L'autre priorité des autorités est le secours aux victimes et la recherche des milliers de personnes portées disparues après le tsunami provoqué par le séisme de magnitude 8,9 de vendredi, le plus fort dans l'histoire du pays. L'évaluation de 10 000 tués risque fort d'être revue à la hausse, car les secours n'ont toujours pas atteint certaines régions sinistrées. /ats-reuters-afp

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