Un sandwich dans une main, sa petite sœur Sidra âgée de 3 ans serrée contre elle, Shahedi accourt. La fillette de 9 ans vient de récupérer un peu de nourriture distribuée dans le coin d’un hangar, battu par le vent froid. Shahedi et Sidra sont orphelines. Elles habitaient avec leur tante à Ferdows, un quartier tenu par les rebelles à Alep-Est qu’elles ont quitté, il y a dix jours, après avoir vécu l’enfer d’un mois de bombardements de l’aviation syrienne.
«La vie était horrible», soupire Shahedi, «ici c’est mieux.» Tout est relatif. Les réfugiés d’Alep-Est, relogés par le gouvernement dans le camp de Jebrin près de l’aéroport d’Alep, survivent dans des conditions épouvantables.
Grappe d’enfants
Mohammed Khaled, 23 ans, nous conduit dans une pièce de 10 m2 sous un autre hangar de cette zone industrielle désaffectée. C’est là qu’il vit désormais avec son épouse, ses trois enfants, et sa...