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L'AIEA lance un projet d'accord sur le nucléaire iranien

Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, a présenté hier un projet d'accord aux négociateurs sur l'enrichissement à l'étranger d'une partie de l'uranium iranien. La balle est désormais dans le camp des capitales, qui doivent se prononcer d'ici à demain. Téhéran a déjà affirmé que Moscou doit diriger les opérations.

22 oct. 2009, 12:10

L'Iran considère que la Russie est le maître d'œuvre d'un éventuel accord, a déclaré hier l'ambassadeur iranien auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Ali Ashgar Soltanieh.

Un accord entre l'Iran et les puissances nucléaires est considéré comme crucial pour tenter d'apaiser les tensions sur le programme nucléaire controversé dont Téhéran affirme qu'il est purement civil. Les pays occidentaux suspectent l'Iran de viser la fabrication d'une bombe atomique.

Les pourparlers de Vienne visaient à finaliser l'accord de principe trouvé en début du mois à Genève.

Le Directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a souligné que le texte avait été envoyé aux capitales des pays discutant depuis lundi à Vienne (Iran, France, Etats-Unis et Russie): «Le délai pour que les parties se prononcent et donnent, j'espère, leur approbation, expire vendredi», a-t-il précisé. Ce «projet d'accord reflète, à mon avis, une approche équilibrée», a annoncé Mohamed ElBaradei à des journalistes, sans en révéler les détails. Selon des diplomates, interrogés sur place, l'accord demande à l'Iran, comme prévu, d'exporter la plus grande partie de l'uranium faiblement enrichi dans ses usines.

L'ambassadeur iranien, Ali Ashgar Soltanieh, s'est contenté de son côté de lancer aux journalistes que «tous les détails seront révélés vendredi». Il a tout au plus indiqué que l'Iran serait en position «d'obtenir le combustible» pour son réacteur nucléaire de recherche.

Mohamed ElBaradei a d'ailleurs tenu à préciser qu'il s'agissait d'une «mission à objectif purement humanitaire» car le réacteur de recherche iranien, pour lequel des pays tiers vont enrichir l'uranium iranien, est «utilisé pour produire des isotopes médicaux» utilisés dans le traitement de certains cancers.

S'adressant à Téhéran, il a suggéré qu'une mesure clé pour rétablir la confiance avec les Occidentaux, qui suspectent le régime islamique de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme nucléaire prétendument civil, serait de ne pas «transformer d'uranium enrichi» en combustible en Iran même, ce que Téhéran a jusqu'à présent toujours refusé.

L'Egyptien Mohamed ElBaradei, Prix Nobel de la Paix en 2005, qui quittera ses fonctions à l'AIEA fin novembre, a également demandé à toutes les parties de prendre conscience que «cet accord pourrait préparer la voie à une normalisation totale des relations entre l'Iran et la communauté internationale». A Genève, les experts avaient envisagé que l'Iran reçoive de pays tiers de l'uranium enrichi à 19,75%, spécifiquement comme combustible dans son réacteur de recherche, sous contrôle de l'AIEA et à des fins médicales.

En échange, Téhéran devait remettre, en principe à la Russie pour l'enrichissement, une partie des 1500 kg d'uranium - selon des déclarations françaises, 1200 kg - qu'il a faiblement enrichis malgré les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU. La France devait ensuite transformer l'uranium enrichi en cœurs nucléaires pour servir de combustible dans le réacteur de recherche de Téhéran.

Malgré le refus annoncé mardi par le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, de voir la France participer au processus en raison d'un litige nucléaire remontant au passé, Paris a été partie prenante des négociations. /ats-afp

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