Les dirigeants des principaux groupes au Parlement européen ont plaidé mardi pour le gel des discussions d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Ils dénoncent le recul des droits de l'homme depuis le coup d'Etat manqué de l'été dernier.
"Notre message pour la Turquie est très clair: les négociations d'adhésion devraient être gelées immédiatement", a déclaré Manfred Weber, à la tête du Parti populaire européen (centre-droit), premier groupe parlementaire à Strasbourg.
"Je ne dis pas qu'elles doivent être suspendues, mais je crois qu'il est impossible de mener un dialogue avec la Turquie dans la situation actuelle. Si la Turquie devait réellement rétablir la peine de mort, la Turquie ne pourrait pas se joindre à l'Europe", a-t-il ajouté.
Son homologue socialiste, Gianni Pitella, lui a fait écho. "Il faut geler les discussions d'adhésion pour envoyer un signal politique fort", a-t-il affirmé avant d'égrener les chiffres de la répression menée depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet.
Le Parlement européen veut geler l'adhésion de la Turquie à l'UE https://t.co/dI1reGm5V4 pic.twitter.com/SnQNjG8cUj
— Europe FRANCE 24 (@EuropeF24) 22 novembre 2016
Mogherini "se voile la face"
Le président du groupe libéral et démocrate Guy Verhofstadt s'est joint au concert en dénonçant la position de Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie de l'UE. "Pour renforcer la démocratie en Turquie, le meilleur moyen est de maintenir toutes les voies de communication ouvertes", avait-elle plaidé en ouverture du débat.
"C'est se voiler la face, tromper nos citoyens et les citoyens turcs", a répliqué l'ancien Premier ministre belge, qui avait été jusqu'ici l'un des plus chauds soutiens d'une adhésion de la Turquie à l'UE.
Les eurodéputés devraient formaliser leur demande de gel des négociations lors du vote d'une résolution jeudi à Strasbourg.